Comme Martine (prénom d'emprunt) et son mari, vous pourriez, un jour, retrouver une munition datant de la guerre. C'est le SEDEE, le Service d'Enlèvement et de Destruction d'Engins Explosifs, qui prend ces objets en charge. Comment les alerter? Voici la procédure...
Martine était très inquiète lorsqu’elle nous a contactés depuis Comblain-au-Pont, dans la région liégeoise, via la page Alertez-nous. Deux jours plus tôt, son mari s’est retrouvé nez-à-nez avec un objet suspect, à une cinquantaine de mètres de leur maison: "J’étais en train de pêcher, j’ai marché dessus. C’était un cylindre qui sortait de la terre, juste au bord de l’eau. Comme les eaux sont très basses, on fait des découvertes… Je l’ai sorti. Je ne savais pas ce que c’était. Je me suis dit que c’était peut-être un obus. Je l’ai laissé là où il était, et j’ai appelé la commune. Une heure après, la police était là, ils ont barricadé la zone", nous explique-t-il.
"Nous avons dû intervenir car des enfants voulaient savoir ce que c’était"
L’objet, un cylindre d’environ 25 cm de long, 8 cm de diamètre et d’environ 3 kilos, est alors resté là pendant deux jours. "On se demande quoi, c’est aberrant. C’est le marché public, il y a plein de voitures", explique le mari de Martine. "Nous avons dû intervenir car des enfants qui effectuaient un stage de pêche étaient autour de l'obus et voulaient voir ce que c'était", nous alertait la Comblinoise un peu plus tard.
"Pas de quoi fouetter un chat"
Pourquoi l’engin n’a-t-il pas été déplacé tout de suite ? Le bourgmestre rassure: "S’il y avait eu un danger, l’armée serait directement venue. Un périmètre a été placé, il n’y a pas de danger", indique Jean-Christophe Henon. Du côté de la Direction opérationnelle de la Police du Condroz, on confirme qu’il n’y a "pas de quoi fouetter un chat": "Nos collègues ont contacté service de déminage, on leur a envoyé le formulaire et les photos de l’objet. Le SEDEE (Service d'Enlèvement et de Destruction d'Engins Explosifs) a examiné la photo et ont estimé qu’il n’y avait pas de danger avec ce genre d’objet. Ils vont fixer une intervention pour le ramasser mais il n’y a aucune urgence", nous expliquait-on alors.
C’était bien une munition… mais pas dangereuse
Et ce fut chose faite le surlendemain de la découverte de l’objet. "C’était une munition mais qui ne présentait pas du tout de danger", nous indique le service de presse de la Défense. Nous leur avons demandé selon quels paramètres ils pouvaient le déduire, mais pour des raisons de sécurité, nous n’avons pas pu récolter plus d’informations. Il y a une multitude de caractéristiques comme la forme, l’endroit où l’objet a été retrouvé, la profondeur, qui permettent de savoir s’il s’agit d’une munition ou pas. En tous les cas, l’objet en question, sur base des éléments fournis par la police, a tout de suite été classé comme "routine" par le SEDEE. "Le lendemain en soirée, suite à des appels d’un particulier inquiet, le SEDEE a à nouveau confirmé que la demande ne représentait pas une urgence", nous précise-t-on à la Défense.
Martine et son époux respirent à nouveau
Martine et son époux ont assisté à l’enlèvement de l’objet, ils se disent rassurés: "On respire un peu plus", nous confie l’habitante de Comblain-au-Pont. "Ils ont frotté l’objet et nous ont dit qu’il datait de la 1e Guerre mondiale".
Que faire si vous êtes confrontés à un objet suspect ?
Si vous pensez avoir trouvé un engin explosif, appelez votre police locale le plus vite possible. La Défense rappelle la procédure qui a lieu ensuite: "La police locale vient sur place pour effectuer une première identification de l’engin concerné. En cas d’identification positive d’un engin non explosé, la police procède à l’évacuation du domaine et installe un périmètre de sécurité. La police informe dès lors le Service d'Enlèvement et de Destruction d'Engins Explosifs (SEDEE). Le SEDEE se rend alors sur place pour l’enlèvement ou la neutralisation de l’engin. Lors d’une explosion, la police fédérale et le laboratoire de la police technique et scientifique se rendent sur les lieux pour débuter une enquête technique".
Deborah Van Thournout
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