Un habitant vivant aux alentours de la prison de Saint-Gilles n'en peut plus du bruit qui émane de la prison. Selon son témoignage, c'est une "enfer sur Terre". Il se demande comment en est on arrivé là.
La grève des gardiens de prison se poursuivait ce lundi. Hier, un comité ministériel restreint a décidé de réquisitionner l'assistance de l'armée afin de "fournir un soutien humanitaire supplémentaire dans les prisons bruxelloises et wallonnes". Six pelotons de 30 militaires ont été déployés à Lantin, Saint-Gilles et Forest, les trois plus grandes prisons concernées par le mouvement de grève. C'est la première fois que des militaires sont réquisitionnés dans le cadre d'une telle grève, confirme l'administration pénitentiaire. Ce lundi toujours, après digestion de statistiques récoltées et tratitées en 2014, l'institut de Criminologie et de droit criminel de Lausanne (Suisse), oeuvrant pour le compte du conseil de l'Europe, a indiqué que notre pays figurait en deuxième position, derrière la Hongrie, au classement des pays connaissant la plus forte surpopulation carcérale. En 2013, 134 personnes étaient détenues en Belgique pour 100 places disponibles. Ce chiffre est descendu à 129 détenus en 2014, mais il reste bien au-dessus de la moyenne européenne de 94 détenus pour 100 places (2014).
Si la situation actuelle est pesante pour les prisonniers, leurs proches ou encore les policiers affectés au remplacement des gardiens, elle l'est aussi pour certains riverains de prisons, comme en témoigne cette dame qui habite en face de la prison de Saint-Gilles et qui nous a écrit via le bouton orange Alertez-nous.
Le message d'une riveraine de la prison de Saint-Gilles: comment cela va-t-il finir?
Ras-le-bol! J'habite en face de la prison de Saint-Gilles. Depuis 12 jours, les gardiens sont en grève. En ce moment, ça braille là en face. Je comprends fort bien le mouvement des gardiens, le manque d'effectifs, un salaire de misère, des conditions de travail pas agréables. Je comprends aussi la lassitude des prisonniers qui n'ont plus ce à quoi ils ont droit. No comment sur le pourquoi et le comment ils sont là, ça n'est pas la place pour débattre ici.
Je comprends que la police ait bien autre chose à faire que de remplacer les gardiens, ils ne sont d'ailleurs pas formés pour cela. La position du gouvernement, je ne la comprends pas. Une question d'argent et/ou de politique ?
À présent, voilà des militaires en renfort, est-ce là une tâche attribuée à la fonction? Vaste question...
Une remarque bien égoïste, je l'avoue mais nous, les habitants du quartier que devons-nous penser face à cela? Déjà, habitant ici depuis quasi 25 ans, c'est l'enfer, le soir, la nuit, hier jusqu'à 3 h du matin, ça hurle en face, à ne pas en savoir dormir. Si moi, citoyenne lambda, je m'amuse à hurler pareillement, je ne pense pas que j'aurais l'occasion de le faire à longueur d'années. Cela s'est accéléré depuis quelques années: bruit épouvantable en été et, là, depuis les grèves: l'enfer sur Terre. Voilà ce que j'avais à dire, comment cela va-t-il finir ?
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