Cette question, c’est celle que se pose Olivier Braeckman, un usager des trains qui laisse régulièrement son vélo à la gare. Et la réponse est : "Non, ce n’est pas trop demander". La commune veut en effet investir dans cet équipement, même s’il s’agit d’un bâtiment appartenant à la SNCB pour qui sécuriser l’endroit n’est pas une priorité. Il reste un problème d'utilisation des images de cette caméra à régler. Le bourgmestre de Waremme compte en parler au ministre compétent prochainement.
"Depuis des mois, à la gare de Waremme, une bande de jeunes (bien connus de la police apparemment) s’amuse à dégrader les vélos stationnés sous l’abri à vélos de la SNCB", nous a dénoncé jeudi Olivier via notre bouton orange Alertez-nous. "Mon vélo vient d’être vandalisé pour le plaisir : boulon de la selle retiré, guidon tourné sur lui-même dans l’unique but de casser les câbles de freins, câble du feu arrière sectionné, …", a-t-il constaté mercredi soir. Il s’estimait toutefois heureux par rapport à d’autres: "J’ai eu plus de chance qu’un autre. Voici la photo de l’état de son vélo", expliquait-il, en parlant de l’image ci-dessous.
Selon Olivier, le problème est bien connu tant de la police que de la SNCB, mais "pourtant rien ne bouge. Est-ce trop demander de prévoir une caméra à cet endroit ?"
La police enquête
"L’endroit n’est pas protégé par des caméras et il y a de temps en temps des dégradations", avoue Pascal Delforge, l’inspecteur principal de la police de Waremme. "Et il semblerait que le phénomène se soit intensifié ce mois d’août", confirme-t-il.
S’il ne veut pas parler de "bande de jeunes", il explique qu’"une enquête est en cours" pour dégradations volontaires de vélos est en cours. Une personne anonyme a en effet transmis la photo d’un suspect à la police de Waremme, qui doit identifier la personne puis l’interroger.
Pour ce qui est de la sécurisation des lieux, la police ne peut pour l’instant rien faire: "C’est endroit est privé et est la propriété de la SNCB, ce n’est donc pas à l’autorité communale d’y installer des caméras", note l’inspecteur.
Il n'est pas prévu que la SNCB investisse
Nathalie Pierard, la porte-parole de la SNCB, confirme que la société est au courant des problèmes : "Le vandalisme n’y date pas d’hier. L’abri à vélo est situé derrière un snack, dans un endroit reculé du passage, caché", ce qui favorise le phénomène.
Mais la SNCB n’investira pas dans une caméra à cet endroit. "Il n’y a pas de projet à court terme d’améliorer la sécurité de l’abri à vélos de la gare de Waremme", avoue-t-elle. Pourquoi ? "Tous les investissements sont actuellement bloqués car le plan d’investissement de la SNCB n’est pas encore finalisé. Mais pour prendre la décision d’investir de ces structures pour les vélos, il faut prendre en compte l’importance de la gare, son nombre de voyageurs donc, et l’occupation qui est faite de ces abris. S’il n’y a que quelques vélos par jour, l’investissement n’est peut-être pas justifié."
En effet, selon la demande et le nombre de voyageurs, plusieurs systèmes existent dans les gares belges. L'endroit peut être grillagé et accessible via clé ou badge, payant ou non, équipé ou non de caméra(s), voire même être un véritable "parking à vélo", comme c'est le cas à Liège-Guillemins. Globalement, les gares flamandes sont mieux pourvues en équipements pour les vélos que les gares wallonnes simplement parce que le deux-roues y est beaucoup plus utilisé.
Une première solution non trouvée il y a quelques années
Pourtant, un projet pour sécuriser les lieux à Waremme a déjà existé. "L’administration communale avait émis la volonté de placer une caméra à cet endroit. On avait donc proposé d’y placer dans le même temps une zone grillagée. On a travaillé là-dessus mais ça n’a pas abouti", explique Nathalie Pierard.
Le bourgmestre de Waremme, Jacques Chabot, s'en souvient bien. Mais selon lui, ça n'a pas aboutit à cause de la SNCB: "C’était déjà il y a 2, 3 ans. On a reçu les gens de la SNCB pour aménager un nouveau parking à vélos et on a proposé d’y mettre une caméra communale, comme on en a déjà sur la place Rongvaux" devant la gare. "Mais c’est la SNCB qui nous a dit "non" car la commune, donc notre police, ne pouvait pas gérer les images de cette caméra", puisqu’elle allait être fixée à un bâtiment appartenant à la SNCB et filmer leur propriété.
Waremme veut résoudre le problème
Averti comme la police et la SNCB de la montée du vandalisme à cet endroit, le bourgmestre a réagi pas plus tard que ce jeudi. "J’ai justement écrit ce matin à ce sujet à Sécurail et au ministre" compétent François Bellot, nous a-t-il expliqué. "Nous, la caméra, on veut bien la mettre. C’est ce qu’il faudra qu’on discute avec Sécurail et le ministre quand ils viendront. Sécurail nous a proposé de signer une convention générale de collaboration aux abords de la gare, comme ils en proposent à d’autres villes. Puisque j’ai invité le ministre Bellot pour autre chose (les réductions de lignes, trains et personnel qui pourraient touche la gare, ndlr), je trouve logique qu’on en profite pour signer ce jour-là la fameuse convention et, puisqu’on a un problème précis, qu’on le lui soumette ce jour-là." En espérant qu'un terrain d'entente pourra être trouvé, en ce jour qui reste à fixer, entre les deux homme qui s'apprécient mutuellement, selon M. Chabot.
"D’ici-là", précise-t-il, "j’ai eu conversation avec le chef de notre zone de police pour lui demander de plus surveiller régulièrement ce parking à vélos".
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