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Leur bébé hospitalisé, Sébastien et Florence devaient se relayer pour être à son chevet: "Des mesures stupides, sans cœur et illogiques"

 
 

Via le bouton orange Alertez-nous, un jeune couple nous témoigne son désarroi. Alors que leur bébé de 5 mois se retrouve hospitalisé à la suite d'une bronchiolite, Sébastien et Florence n'avaient pas le droit de se trouver en même temps dans la chambre d'hôpital. Cela résulte de nouvelles mesures prises par la direction de l'hôpital au vu de l'évolution de la crise sanitaire. Au dernier moment, une solution a été trouvée. Explications.

Les nuits sont courtes et compliquées chez Sébastien et Florence. Depuis le 30 octobre dernier, leur bébé de 5 mois, prénommé Alexandre, est hospitalisé à l'hôpital Montlégia à Liège. Après un passage aux urgences compte tenu de l'état de leur bébé, le diagnostic tombe: le bébé souffre d'une bronchiolite. Une étape douloureuse pour la famille qui multiplie les rendez-vous médicaux depuis la naissance du bébé. 

Car il y a 5 mois, Alexandre naît avec une CIV, autrement dit une malformation cardiaque. La séparation entre le ventricule droit et gauche de son organe présente un orifice. Cela entraîne un passage anormal de sang. "Son état s'est dégradé ces derniers temps", nous confie son papa, la voix empreinte d'émotion. Une opération était programmée pour ce 4 novembre. "C'est une opération à cœur ouvert qui présente de gros risques", souffle le jeune papa. 

L'angoisse dès que la machine sonne

L'arrivée de cette bronchiolite a donc compliqué la situation. Alexandre doit être soigné pour cette maladie en priorité avant de pouvoir être opéré. C'est pour cela que depuis quelques jours, le bébé a intégré le service pédiatrie de l'hôpital. Durant les premiers jours, Florence et Sébastien étaient réunis pour veiller sur leur enfant. "Les yeux rivés sur le monitoring pour surveiller ces constantes, et l'angoisse dès que la machine sonne", décrit Sébastien. 

Un seul parent admis: "On doit échanger nos gardes sur le parking"

Mais depuis ce 2 novembre, de nouvelles mesures empêchent la famille d'être réunie. Désormais, un seul parent est admis dans la chambre. Pour Florence et Sébastien, c'en est trop. "Je vous laisse imaginer à quel point cela est fatiguant et usant nerveusement. Pourtant, nos chers décideurs se sont mis autour d'une table et ont trouvé bon qu'il serait plus sûr, pour l'ensemble de la population, que mon fils n'ait qu'un de ses deux parents à la fois. Ils ont trouvé bon que nous échangions notre garde sur le parking de l'hôpital. À quel moment trouve-t-on bon de séparer une famille dans telle situation? Nous respectons l'entièreté des règles Covid et faisons suffisamment d'efforts par rapport à ça", s'exclame Sébastien. 

Pour ce jeune papa, il est inconcevable de ne pas vivre cette épreuve douloureuse à 3. "Pas question de laisser ma femme et mon fils. Elle est avec lui depuis samedi, ne dort pas bien, est épuisée. Je ne peux pas la laisser", nous confie-t-il. 

De nouvelles mesures pour limiter la présence de visiteurs

Le service communication de l'établissement nous a confirmé mardi que de nouvelles mesures étaient en vigueur depuis ce mardi 2 novembre. Celles-ci n'émanent pas des autorités fédérales mais ont été prises en interne, par le comité de suivi coronavirus du Groupe santé CHC. Créée en mars 2020, cet organe rassemble des membres de direction et des praticiens et se réunit régulièrement afin d'adapter les procédures de prise en charge au sein des établissements CHC en fonction de la situation sanitaire. 

Dès lors, il a été décidé que dès ce 2 novembre, les visites aux patients hospitalisés (adultes) sont désormais interdites sauf exceptions médicales définies par un responsable. 

Des exceptions sont possibles

En pédiatrie, service où se trouve le petit Alexandre, les deux parents sont admis mais "un seul à la fois", nous attestait-on, "sauf autorisation médicale spécifique". La situation est la même aux urgences, soins intensifs et en hôpital de jour. Du côté des consultations et du service maternité, un seul accompagnant est autorisé. En néonatologie, la présence simultanée des deux parents est acceptée. 

Des exceptions peuvent être faites selon la situation du patient. À chaque fois, la décision est prise par un responsable de service qui examine la situation. 

Protéger nos patients et nos collaborateurs

Le Dr Yannick Neybuch, directeur médical adjoint du Groupe santé CHC, se dit conscient que ces nouvelles mesures "peuvent sembler contraignantes". "Elles sont cependant prises pour limiter le risque de contamination à l’hôpital et protéger nos patients et nos collaborateurs", nous explique-t-il. Ces dernières semaines, de nouveaux foyers de contamination sont apparus et sont notamment liés aux visites, précise le directeur adjoint.

À l'heure actuelle, on ne connaît pas la durée d'application de ces nouvelles mesures. Chaque semaine, le comité se réunit et réfléchit à l'adaptation ou non des règles en vigueur. Ce sera à lui d'arbitrer l'échéance nécessaire. À noter que toutes ces restrictions sont d'application sur les 4 sites du groupe CHC.

MISE A JOUR du mercredi 3/11: après nos demandes d'interviews pour un reportage dans le RTL info 13h, Sébastien "a appris la très bonne nouvelle, que nous faisions partie finalement des exceptions, qu'on pourrait rester à son chevet tous les deux", nous a-t-il confié, très ému. 


 

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