Mélissa, 31 ans, a développé sa propre méthode, basée sur une vaste campagne d'envoi d'emails, pour décrocher un contrat de travail rapidement. Elle a visé le marché "caché", soit les employeurs qui ne cherchent pas publiquement de nouveaux collaborateurs. Elle décrit une stratégie qui a demandé de la rigueur, de l'organisation, de la clarté au début mais qui, une fois lancée, rend les choses plus faciles selon elle.
Mélissa a choisi de partager SA méthode positive de recherche d’emploi, via le bouton orange Alertez-nous. La jeune femme de 31 ans détaille, chiffres à l’appui, les résultats de sa stratégie : "1.448 employeurs ont reçu ma candidature spontanée, en l’espace de deux semaines et demi". Et parmi les 170 réponses arrivées dans sa boîte mail, il y avait "8 offres d’emploi concrètes". "On me demande souvent comment est-il possible d’envoyer autant de candidatures ? C’est très simple : j’ai monté ma propre campagne d’emailing", révèle la trentenaire.
Après avoir enchaîné plusieurs contrats de courte durée et/ou de remplacement, nous raconte-t-elle, la secrétaire de direction était désireuse de trouver un emploi stable. Elle a donc imaginé et lancé sa propre campagne d’emailing dans le but d’atteindre le maximum d’employeurs potentiels. Elle est partie d’un constat: il faut se démarquer pour attirer l’attention. Et "je ne recevais pas beaucoup de réponses en passant par les annonces classiques", ajoute-t-elle. L’habitante de la région de Charleroi a donc décidé de s’attaquer… au marché caché.
Qu’est-ce que le marché caché ?
Le marché public concerne les offres d’emploi classiques via internet, la presse spécialisée ou encore les agences de recrutement ou d’intérim. Le marché caché correspond à la recherche d’un travailleur sans publier d’annonce, notamment via le bouche à oreille.
Près de 80 % des employeurs recherchent leurs candidats au travers du marché caché et seulement 20 % dans le marché public. Mélissa a donc choisi de cibler en priorité ce marché caché, qu’elle considère moins exigeant et plus ouvert sur les compétences : "C’est aussi un moyen de pouvoir montrer sa réelle motivation".
Pour se vendre, la jeune femme a donc dû développer sa stratégie et son plan de campagne : "Il a fallu que je réfléchisse à l’employeur-cible, aux domaines d’activité, aux axes de communication, au timing de chaque étape, aux zones géographiques souhaitées, et surtout à mes motivations réelles".
Première étape : définir son objectif
Elle a déterminé ce qu’elle recherchait, vers quoi elle voulait se diriger dans son avenir professionnel, c’est-à-dire ses priorités, le type de contrat qu’elle voulait obtenir et pour quelles raisons. "Ce n’est pas forcément simple d’identifier tout cela", pointe la jeune femme.
Ensuite, elle a dû refaire son CV, en identifiant ses qualités et ses compétences : "Tout le monde a un potentiel quand on a mis le doigt dessus et c’est ça qui va attirer l’attention des employeurs. J’ai aussi amélioré la clarté et la visibilité de mon curriculum. J’ai intégré une touche atypique et originale à ma lettre de motivation et créé le design de l’email".
Après avoir fait des recherches sur les entreprises qu’elle visait, elle a envoyé son CV à près de 1.450 employeurs potentiels. "Plus vous envoyez de candidatures, plus vos chances de décrocher un job augmente. Là est le secret", considère Mélanie.
La recherche d'emploi prend du temps, parfois 10 h par jour, et peut être très fatigante quand on se donne à fond
Sa démarche volontariste n’est donc pas de répondre à une offre d’emploi particulière, mais plutôt de proposer ses compétences et ses services à des employeurs. Et contrairement à ce qui est généralement conseillé, elle n’a pas adapté son CV à chaque entreprise visée. "Pour un envoi de cet ampleur, ce n’est pas possible de rédiger quelque chose de ciblé, cela prendrait trop de temps. Par contre, quand une société me contacte, là j’adapte ma réponse".
Elle a également développé une base de données, répartie en secteur d’activité. "Chaque envoi et réponse est encodé dans un fichier Excel reprenant un graphique qui départage chaque secteur. Cela permet d’avoir une visibilité précise des résultats et de savoir où j’en suis dans ce que j’ai programmé", décrit-elle. Pour Mélissa, il restait une étape : le conditionnement.
Le rôle du développement personnel
"Il a fallu que je me conditionne à cette campagne", avance la jeune femme. Cela veut dire accepter les refus, ne pas être découragé. La clé, dit-elle, c’est de travailler sa confiance en soi "en prenant son CV, en regardant ce qu’on a accompli et ce qu’on a envie de faire" tout en prenant garde "à ne pas s’oublier soi-même". Car la recherche d’emploi "prend du temps, parfois 10 h par jour, et peut être très fatigante quand on se donne à fond".
Pour réussir à concilier tout ça, Mélissa s’accorde des plages de détente. Elle pratique la méditation et elle chante. "Cela me permet d’évacuer… Les sons, les vibrations dans le corps, c’est très thérapeutique", confie-t-elle. Elle souligne aussi l’importance du soutien de sa famille.
A un moment j’ai eu la sensation d’être une centrale téléphonique tellement je recevais des appels d’employeurs
Et les résultats ?
"J’ai l’impression que j’ai perdu moins de temps et d’énergie. Je me suis focalisée sur quelque chose qui allait réellement me rapporter un plus", analyse Mélissa. "Cela demande de la préparation. Mais, une fois que tout est prêt c’est réellement rapide… A un moment j’ai eu la sensation d’être une centrale téléphonique tellement je recevais des appels d’employeurs", se félicite-t-elle.
Concrètement, elle a reçu huit offres d’emploi, dont six, sept sont encore sur le feu. Mélissa devra donc poser un choix. Son conseil à ceux qui recherchent un travail tient en un mot : foncez. "Se donner à fond dans la recherche. Il n’y a que par le travail et la volonté qu’on parvient à atteindre ses objectifs, c’est la leçon que je tire jusqu’à présent", conclut-elle.
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