Damien, 26 ans, est gérant d’une entreprise de peinture. Ce Bruxellois est à ses heures perdues un fan de pêche, depuis son plus jeune âge. C'est une passion que son père lui a transmise et qu’il partage désormais aussi avec ses copains. Samedi soir, il décide, avec Florian et Dylan, de s’organiser la première pêche depuis le déconfinement lié à la pandémie du coronavirus. Un moment qu’il gardera longtemps dans sa mémoire, comme il nous le confie via le bouton orange Alertez-nous.
Le trio, habitué à se rendre en Hollande pour pêcher le brochet, prend cette fois-ci la direction de Namur, à la rencontre du silure glane de la Meuse.
La soirée est douce ce samedi soir en basse Meuse, le soleil va bientôt se coucher, soit le moment idéal pour que les silures pointent le bout de leur nez. "Le silure chasse principalement au crépuscule et durant la nuit. C’est un carnassier, un prédateur extrêmement vorace et un opportuniste qui se nourrit de poissons, grenouilles, oiseaux et petits mammifères", nous renseigne la Maison Wallonne de la Pêche.
La soirée débute. Tout est en place.
"Lignes à l’eau, installés depuis environ une heure, avec un appât (un ides) de 32 cm, nous nous apprêtons à cuire nos hot-dogs. Tout d’un coup, une grosse frappe sur une des cannes au posé nous alerte, suivie d’une grosse cartouche! L’adrénaline monte directement sur le bateau, ferrage réussi, ce qui entraîne un combat de plus de 30 minutes avec un silure glane. Celui-ci nous tire sur environ 20 mètres à contre-courant", nous raconte Damien.
Les muscles des jeunes vingtenaires sollicités au maximum finissent pas hisser la bête sur le bateau. Alors qu'elle surgit des eaux sombres de la Meuse, Damien comprend vite que cette pêche n'est pas comme les autres: "C'était une sacrée bête".
Lors de la mise au sec, il sort son mètre-mécanique et le mesure : "2 mètres pile", nous raconte-t-il avec fierté, "Et sans doute plus de 70 kg", estime le jeune Bruxellois.
Le plus gros silure jamais pêché dans la Meuse mesure 2,11 m, mais dans le reste de l’Europe, certains d’entre-eux peuvent atteindre 2,60 m, renseigne le site de la Maison de la pêche wallonne, pour un poids maximal de 100 kg. C'est donc un tout beau spécimen que Damien, Flo et Dylan tiennent à bout de bras.
"Nous l'avons embrassé comme le veut la coutume", s'amuse Damien. Une "texture baveuse", décrit-il. En effet, le site du sport wallon décrit cette peau si particulière: "Elle n'est pas recouverte d’écailles mais sécrète un abondant mucus en guise de protection". Le Bruxellois passera une bonne heure de son dimanche à nettoyer son bateau pour y enlever cette "bave".
Qu'importe. En nous envoyant ces clichés, Damien, s'exalte: "Nous avons immortalisé ce moment précieux. Ensuite, nous l'avons remis à l'eau en nous assurant qu'il repartait". Et de conclure: "C'était vraiment une superbe soirée".
Du côté de la Maison wallonne de la pêche, la taille de ce silure n'est pas considérée comme hors norme: "Le silure glane est un poisson très apprécié de la pêche sportive au carnassier. Les pêcheurs ont des bateaux qui sont mieux équipés qu'avant et qui permettent via des écho sondeurs de trouver des espèces plus grandes qui généralement se trouvent dans des eaux plus profondes", nous commente Julien Gilles, chargé de mission à la Maison wallonne de la pêche. "Il y a même des concours organisés maintenant où l'on additionne pendant un nombre d'heures de pêche déterminées, la longueur des différents silures capturées."
Il y a quelques années, nous évoquions sur notre site la prolifération des silures dans la Meuse. Selon cet expert, la colonisation semble s'être stabilisée. "Quand une espèce apparaît, il y a toujours un pic dans sa prolifération, cela monte et puis, cela se stabilise. Aujourd'hui, on peut dire que sa présence s'est banalisée et est même très appréciée des concours de pêche."
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