"C'est vraiment une arnaque nos comptes épargne! Ma banque se moque de moi, elle m'a versé 0,27 euros d'intérêt pour mon compte épargne où sont déposés plus de 11.000 euros", s'offusque Olivier, un Tournaisien d'une quarantaine d'années, via le bouton orange Alertez-nous. L'homme est sans emploi et ces 11.000 euros représentent toutes ses économies après qu'il a dû dépenser énormément d'argent dans le cadre d'une procédure judiciaire pour son enfant. Alors, quand il a vu le montant ridicule des intérêts annuels sur cette somme... "J'ai eu un compte bloqué avec 1500 euros de caution pour une location et au bout de trois ans, j'avais au moins obtenu une centaine d'euros", se rappelle-t-il amer. Mais les temps ont bien changé et les taux d'intérêt sont désormais proches de 0. Chez Belfius où Olivier a son compte épargne, le taux de base est à 0,01% et la prime de fidélité à 0,1%. La prime de fidélité est calculée sur chaque versement d’argent qui reste sur le compte pendant 12 mois consécutifs. Certains d'entre vous noteront que si on applique 0,01% à 11.000 euros, on arrive à 1,1 euro d'intérêt et non 0,27. Mais Olivier n'a déposé cette somme qu'au mois d'octobre.
Malgré ces taux d'intérêt planchers, les Belges continuent encore et toujours de privilégier le compte épargne pour leurs économies. Chez le leader du marché, BNP Paribas Fortis, les comptes d'épargne réglementés a augmenté de 2% l'an dernier et renferment 61,64 milliards d'euros, tandis que Belfius annonce une croissance de 7% à 35,2 milliards d'euros. De son côté, ING constate une très légère baisse de 0,3%, à 30,96 milliards d'euros.
Olivier songe désormais à placer son argent ailleurs, sur un fonds de pension par exemple, là où, en tout cas, ses économies lui rapporteront davantage. "La banque devient juste un dépôt, c'est plus une sécurité qu'un bénéfice. Je ne vois plus la banque que comme un lieu de stockage pour ne pas devoir garder l'argent à la maison et ne pas se faire cambrioler", dit-il.
Nous lui demandons le sentiment qui prédomine chez lui. Il répond sans hésiter que c'est celui de s'être fait avoir. Il n'a pas oublié que lors de la crise de 2008, ce sont les Etats et donc la population qui sont venus en aide aux banques en difficulté. "On a donné de notre poche pour les aider et ça ne nous rapporte rien. Eux, ils font des millions sur notre dos", observe-t-il. "Je dois admettre que la banque m'a accordé tous les crédits dont j'ai eu besoin. Mais pour l'épargne, on n'a rien. Je ne suis pas un nouveau client, ça fait 15 ans. Si la fidélité a payé pour obtenir mes crédits, ce n'est pas le cas pour récupérer de l'argent via les économies sur les comptes d'épargne", constate-t-il.
"On a l'impression d'être juste de petites vaches à lait", conclut-il.
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