Cela fait maintenant un an que l'éclairage public sur le quai du Roi Albert à Liège est allumé 24h/24. Cette situation dérange fortement Pascal qui ne peut supporter un tel gaspillage écologique. Cet éclairage permanent est dû à un problème technique que le Service Public de Wallonie tente de résoudre avec l'opérateur de distribution de gaz et d'électricité, RESA.
"Je suis désemparé, je ne sais plus quoi faire pour qu'enfin on arrête l'éclairage public au quai du Roi Albert à Liège. En effet, cela fait plus d'un an que l'éclairage public reste allumé 24h/24 sur mon quai", nous écrit Pascal via le bouton orange Alertez-nous. Sensible au gaspillage énergétique et à la pollution, cet habitant du quai en question, est indigné. Aucune mesure n’a été prise pour mettre fin à cet éclairage allumé même en pleine journée. "Dans un climat où on nous parle de faire attention, de faire des économies et tout, ça me semble contradictoire", nous raconte-t-il au téléphone. "Je trouve ça malheureux parce que 24h/24, je vois que c’est de l’argent public qui est gaspillé et c’est écologiquement inadmissible", s’exclamait-il.
Des appels restés sans réponse
Ce Liégeois de 39 ans a déjà contacté et interpellé la Ville de Liège à plusieurs reprises. D'après lui, celle-ci reste insensible à ces appels. "J’ai contacté la Ville, j’ai envoyé un mail à l’adresse mail générale de Liège et pas de réponse. Donc je me suis dit que j’allais faire un petit article sur Facebook. J’ai tagué quelques élus communaux dont deux d’entre eux habitent sur le quai en question". Seule une échevine de la Ville de Liège, Elisabeth Fraipont, lui a répondu. "Déjà dénoncé par mes soins... Il y a des mois lorsque j’étais toujours conseillère communale... Pendant un grand laps de temps, nous n’avions plus d’éclairage ce qui causait un sentiment d’insécurité puis on l’a rétabli pour le mettre également en journée... Pas faute de l’avoir dit pour ma part...".
A la lecture de ce message, Pascal est outré et ne sait toujours pas quelle pourrait être la solution pour mettre fin à ce gaspillage énergétique. "Si même les élus ne peuvent rien faire, quelle est la solution ?", se demande Pascal.
Incendie d’une cabine à haute tension en juin 2018
Contacté par nos soins, la Ville de Liège nous informe que le réseau lié à l’éclairage public sur le quai du Roi Albert n’est pas sous son autorité mais bien sous celle du Service Public de Wallonie (SPW). Les réseaux dépendent en effet d’une cartographie bien précise et sont attribués soit à la Région, soit à la Ville. Ainsi, nous avons téléphoné au Service Public de Wallonie, et plus précisément à monsieur Bulamatari, ingénieur en chef chargé de l’entretien des installations électriques et électromécaniques au sein du SPW. Il nous a informés que l’éclairage allumé 24h/24 s'explique à l'origine par un accident technique. "En juin 2018, Il y a eu un incendie d’une cabine à haute tension, une cabine qui prenait en charge notamment l’éclairage de quai du Roi Albert et une partie de l’autoroute. Il fallait donc trouver une solution et la solution c’était de séparer nos circuits", a-t-il expliqué.
Le problème se situe au niveau d’un feu tricolore, qui était également alimenté par la cabine incendié. En effet, celui-ci doit fonctionner 24h/24, contrairement à l’éclairage public. "On a un nœud névralgique, qui est le feu tricolore, qui se trouve à la sortie de l’autoroute E25. Comme ce feu doit être alimenté, on a pris le courant des poteaux d’éclairage du quai Roi Albert, qui sont eux-mêmes alimentés par une autre cabine. Et là on a dû forcer pour avoir du courant 24h/24, sinon le feu tricolore n’allait pas fonctionner". Pour éviter de faire des dépenses trop importantes, le SPW a privilégié la cabine la plus proche, c’est-à-dire celle qui alimente actuellement l’éclairage du quai du Roi Albert. En conséquence, l’éclairage du quai reste allumé de manière permanente tout comme le feu tricolore.
En attente du raccordement de RESA
Malheureusement, cette situation dure maintenant depuis plus d’un an. Le SPW affirme avoir tout mis en œuvre pour avancer les travaux : "De notre côté, nous avons pris les devants pour essayer de pallier cette situation. On a déjà installé les nouvelles armoires pour remplacer la cabine de haute tension qui a été incendiée. On attend plus que le raccordement de RESA (opérateur des réseaux de distribution de gaz et d'électricité)".
Le SPW nous a détaillé les étapes par lesquelles il était nécessaire de passer avant que soient entamés les travaux.
RESA, responsable des travaux, doit d'abord faire effectuer une étude. Une fois qu'elle a choisi le bureau d'étude, elle doit relayer le devis au SPW pour qu'il paie. L'étude ne peut pas commencer avant le paiement du SPW. Le devis est arrivé le 27 février. Il a été payé, un mois plus tard, le 4 avril. Une fois que l'étude a défini les travaux à faire, RESA doit proposer au SPW un devis pour les travaux proprement dits, ce qui a été fait le 17 juin. Cette fois, le paiement a été beaucoup plus rapide et effectué 4 jours plus tard.
Depuis, deux mois se sont encore écoulés. Mais le SPW et RESA se veulent rassurants et assurent que le problème devrait être résolu dans le courant du mois de septembre. "Nous comprenons l’émoi de la population de voir un éclairage fonctionner constamment mais c’est un dossier complexe au niveau de l’intervention et des autorisations nécessaires, nous ne souhaitons pointer la responsabilité de personne, la procédure est ainsi faite et prend du temps", a indiqué la porte-parole de RESA.
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