C’est un acte de désobéissance dont Patrice, prénom d’emprunt, nous a informé via notre bouton orange Alertez-nous. "Petite information pour les politiciens et leur interdiction de partir à l’étranger : je partirai quand même. On est plus en sécurité en Espagne qu’en Belgique à la Côte ou en Ardenne. Ce ne sont pas les interdictions qui me feront changer d’avis."
En zone orange
Il nous détaille son point de vue. "Je pars en voiture en famille avec mon épouse et nos deux enfants dans notre résidence secondaire. Elle est dans un petit village de 5.000 habitants qui n’a eu que 3 cas de Covid sur le dernier mois, et la région est en orange sur la carte européenne (la Belgique étant en rouge, ndlr). On n’y va pas pour faire la fête à droite ou à gauche, mais pour s’y reposer. Et on désengorge les endroits en Belgique qui seront pris d’assaut" pendant les vacances. Voilà pourquoi Patrice demande qu’on "laisse passer les gens qui ont des secondes résidences" à l’étranger, contrairement à ceux qui iraient s’agglutiner dans des hôtels.
Impossible de créer des règles à la carte
Des arguments que peut entendre le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus, Yves Van Laethem, mais qui ne sont pas suffisants "parce qu’on ne peut pas juger les cas isolés. C’est toute la difficulté de créer un règlement valable pour tout le monde. On ne peut pas créer des règles particulières parce qu’on ne peut pas les contrôler. Certaines seraient injustes, par exemple entre celui qui a une maison de campagne dans un région française rouge foncé et lui qui va dans une région orange d’Espagne. C’est le même principe que les gens vaccinés qui doivent continuer à respecter les mêmes règles que le reste de la population. Et puis certaines personnes sont de bonne foi et vont respecter des règles aussi strictes à l’étranger qu’en Belgique, mais d’autre non. En vacances, on est loin du regard habituel des voisins, on a une propension à être plus libres de ses actes et ça représente un risque", explique-t-il.
Le risque d’être infecté, mais aussi celui "d’importer d’éventuels autres variants que l’anglais qui est le plus présent aujourd’hui en Belgique".
Un retour à l'ancien système de zones de couleur incertain
Patrice, a priori de bonne foi, va appliquer les mêmes règles à lui et sa famille que lorsque les frontières étaient ouvertes. "On a passé un test PCR avant-hier et on respectera une quarantaine à notre retour en Belgique", assure-t-il.
Mais est-ce qu’un retour à un système de contrôle des voyages basé sur la carte européenne et ses zones de couleurs différentes est envisageable à moyen terme ? Yves Van Laethem ne peut pas répondre à cette question : "Je ne sais pas à quoi on va revenir le 18 avril."
250€ d'amende
Seule certitude : si Patrice est contrôlé à son retour en Belgique, "il risque la même amende que s’il était parti dans un pays lointain aux conditions incertaines ou dans un pays rouge foncé comme la République Tchèque", conclut le porte-parole. Il s’agit d’une amende de 250€ par personne. En cas de récidive, c’est directement le tribunal de police où les amendes sont majorées et peuvent atteindre des milliers d’euros.
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