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Le snack palestinien d'Amer et Nawal a été vandalisé: "Ils ont arraché l'installation électrique et dessiné une croix gammée sur la porte"

Le snack palestinien d'Amer et Nawal a été vandalisé: "Ils ont arraché l'installation électrique et dessiné une croix gammée sur la porte"
 
 

Nawal et son mari Amer viennent d'ouvrir un tout nouveau snack dans le quartier Anneessens à Bruxelles. Se targuant d’être "le seul snack palestinien des environs", le couple travaille dur pour se faire une place dans ce quartier multiculturel où les commerces du genre ne manquent pas. Mais alors qu’ils constataient avec bonheur que les passants étaient de plus en plus nombreux à entrer, leur snack 'Layali Felestin' a dû fermer ses portes suite à des actes de vandalisme visiblement racistes.

"Je suis ouvert depuis deux mois seulement et mon snack a été vandalisé. Je n’ai pourtant de problème avec personne", déplore Amer le gérant, en nous contactant via notre page Alertez-nous.


"Dans la pénombre, nous avons découvert une énorme croix gammée"

Mardi dernier au matin, lui et sa femme ont ouvert les portes de leur commerce afin de pouvoir accueillir les clients, comme ils le font depuis deux mois déjà. Constatant que l’électricité ne fonctionnait plus, ils sont descendus dans la cave de l'immeuble, là où se trouve leur compteur. Rapidement, ils ont constaté d’où venait le problème. "Le compteur était complétement arraché et les fils électriques aussi", raconte Amer.

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Jusque-là, rien ne faisait croire au couple que l’acte de vandalisme était raciste ou dirigé contre eux. Ce n’est qu’à l’arrivée de la police pour constater les faits qu’ils ont découvert une inscription sur leur porte. "En voulant rentrer dans le commerce la police a éclairé la porte de secours qui y donne accès avec une lampe torche", raconte Nawal l’épouse d’Amer. "A ce moment-là, dans la pénombre, nous avons découvert une énorme croix gammée dessinée." 

La porte-parole de la police locale de Bruxelles capitale confirme l'intervention. Un procès-verbal a été établi et une enquête est toujours en cours.

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"J’ai deux enfants en bas âge, j’ai peur pour leur sécurité"

"Notre installation électrique arrachée et cette croix gammée sont un message très clair", déduit Nawal, attristée. "Les personnes qui ont fait ça veulent nous dire que nous ne sommes pas les bienvenus". "J’ai deux enfants en bas âge, j’ai peur pour leur sécurité", confie Amer le père de famille.

Le couple a rapidement appelé un électricien dans l’espoir de pouvoir rouvrir son commerce aussi vite que possible. "Il a réparé comme il le pouvait l’installation pour une centaine d’euros mais il nous a dit qu’il sera nécessaire d’appeler notre fournisseur pour retrouver l’installation d’origine."


"Nous avions une grande quantité de nourriture dans le surgélateur" 

Cet acte de vandalisme est un coup dur pour le couple. En plus du coût des réparations électriques, Nawal et Amer ont essuyé de lourdes pertes dans le stock de nourriture.

"Nous venions de faire des courses pour alimenter le stock, nous avions une grande quantité de viande et de nourriture dans le congélateur", raconte Nawal. "Quand nous l’avons ouvert après une nuit sans électricité, tout était fondu, ça dégorgeait, tout était bon pour la poubelle." Selon elle, les frais s’élèvent à 1000 euros minimum.

Heureusement, Nawal et Amer stockent une partie des denrées alimentaires à leur domicile. Grâce à cette réserve et aux réparations temporaires de l’électricien, les portes du Layala Felestin allaient pouvoir rouvrir.


Les vandales reviennent pour détruire les réparations de l'installation électrique

Mais les vandales tiennent visiblement beaucoup à ce qu’aucun client ne puisse profiter des mets de Nawal et Amer. Le lendemain matin, l’installation électrique était à nouveau sabotée.

Personne n’a aperçu les vandales, même si des habitants de l’immeuble ont entendu des bruits étranges. "Vous avez fait des travaux cette nuit ?", leur a demandé une locataire. "On ferme vers 22 heures et cela s’est passé un peu après ça", a constaté Nawal. Pour elle, les casseurs sont du quartier et savaient à quelle heure ils pouvaient venir. "C’est soit quelqu’un de l’immeuble, soit quelqu’un qui a fait entrer une autre personne", se dit-elle.

Le snack se trouve au rez-de-chaussée d’un immeuble à appartements. L’installation électrique, elle, se trouve dans une cave accessible par l’ensemble des locataires.


"Nous travaillons dur et nous sommes heureux d’en être arrivé là"

Le couple ne comprend pas pourquoi une croix gammée est désormais dessinée sur la porte donnant accès à leur snack. "Nous n’avons de problème avec personne, tout le voisinage était étonné d’apprendre ce qu’il nous est arrivé."

"Nous ne cherchons pas les ennuis", explique Nawal. "Nous travaillons dur et nous sommes heureux d’en être arrivé là." Fière de sa culture gastronomique, elle explique avec plaisir aux clients curieux les spécificités de la cuisine palestinienne. "Nous sommes nouveaux et nous devons régulièrement préciser que nous ne sommes pas un restaurant libanais comme ils le pensent, mais bien un snack palestinien, le premier dans le quartier !"


"Nous n’avons aucune revendication politique"

Autour de leur snack le ‘Layala Felestin’ (Les nuits palestiniennes), les nationalités se mélangent et les différents commerces font découvrir aux passants ou aux habitués la cuisine tunisienne, marocaine ou encore italienne. "De notre côté, nous proposons aux gens nos spécialités palestiniennes mais nous n’évoquons jamais d’autres questions",  explique Nawal. "Nous n’avons aucune revendication politique. A l’intérieur, la décoration est normale, la musique que nous passons aussi."


Le couple souhaite resservir sa clientèle au plus vite

Nawal et Amer restent étonnés de ce qui leur arrive, comme la plupart de leurs clients. "On est heureux d’avoir ouvert notre commerce et d’en être arrivé là, on ne cherche aucun problème", regrette Nawal. "Nous commencions à nous faire une clientèle, on a même créé des menus étudiants pour les élèves des écoles voisines qui venaient découvrir notre cuisine."

Nawal et Amer ne savent pas qui leur en veut au point de saboter leur installation électrique et de dessiner des croix gammées. Aujourd’hui, ils espèrent que les vandales les laisseront rapidement tranquilles. Leur seul souhait est de rouvrir la porte des ‘nuits palestiniennes’ afin de reprendre le travail pour leur plus grand plaisir et celui de leurs clients.


 

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