Le temps écoulé entre les premières explosions à Zaventem et l'attaque du métro à Maelbeek a fait réagir un agent de la STIB qui estime que des mesures auraient dû être prises plus rapidement par sa direction.
Après l’attentat de Zaventem le 22 mars dernier à 7h58, plus d’une heure s’est écoulée avant l’explosion dans la station Maelbeek intervenue à 9h11, soit 73 minutes.
Un laps de temps qui a interpelé un agent de la Stib qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Selon lui, aucune mesure concrète n'a été prise pour prévenir d'éventuelles répliques.
"Je pense que des mesures auraient dû être prises par la direction du service de sécurité de la STIB", considère-t-il. "La plupart les agents en service ce jour-là, se sont étonnés qu’on ne ferme pas toutes les stations directement après l’attentat de Zaventem. Une fermeture et une évacuation d’urgence des transports en commun étaient nécessaires."
Cinq jours après les attentats de Bruxelles, cet employé de la société de transport public indique également que, "les responsables de la sécurité de l’ensemble du réseau s’étaient étonnés du manque de mesures dès l’instant où ils avaient appris que des explosions avaient eu lieu à l’aéroport. Ils ont contacté leurs responsables directs qui ont refusé la fermeture de toutes les stations." Une information que la STIB n’a pas tenu à commenter indiquant qu'aucune demande d'arrêt du métro n’a été faite... par le gouvernement.
Il révèle par ailleurs qu’un colis suspect a été signalé à la station de métro Hankar vers 8h30 ce matin-là, mais une fois que les équipes de sécurité se sont rendues sur place, "rien d’anormal n’est constaté". "Le fameux colis (une valise grise) avait disparu et, ce juste après les explosions de Zaventem", précise-t-il. "Pour moi, il y a quand même pas mal d’éléments ou indications qui font que des mesures d’urgence devaient être prises."
Contactée par nos soins la STIB, interrogée sur la présence d’un colis suspect à la station Hankar quelques minutes avant l’explosion à l’arrêt de Maelbeek, affirme ne pas avoir été interpelée à ce sujet. "On a souvent des signalements pour un sac abandonné ou ce genre de chose qui s’avère à chaque fois être une fausse alerte. Il n’y a pas eu de fermeture de la station Hankar mardi matin", a répondu la porte-parole.
"On a l’impression d’être responsable car, c’était évitable"
L’agent de la STIB qui nous a apporté son témoignage, est lui toujours sous le choc. "On a l’impression d’être responsable car, c’était évitable. De nombreux agents sont sous le choc. Je vois des hommes et pères de famille en pleurs", confie-t-il. "On est plusieurs collègues à prendre des médicaments pour pouvoir dormir et, on est choqué par cette situation et le manque de réaction de la part de la direction."
Et d’ajouter: "J’ai repris le travail mais, c’est comme si on avait retiré tout le contenu de notre fonction. On se sent vide et on ne sait plus quelle approche avoir par rapport aux différentes interventions."
La STIB n'a reçu aucune demande du gouvernement fédéral d'arrêter le métro
La STIB n'a reçu aucune demande du gouvernement fédéral d'arrêter le métro, a affirmé samedi la porte-parole de la société de transport bruxellois. Vendredi, le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon, a expliqué devant la réunion conjointe des commissions de l'Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères de la Chambre, que la décision d'évacuer le métro avait été prise mardi à 08h50, soit avant l'attentat à la station de Maelbeek, qui s'est produit à 9H11.
Selon le ministre de l'Intérieur, mardi à 08h50, la décision est prise d'évacuer les stations du métro bruxellois ainsi que les cinq gares ferroviaires de la capitale. A 9h04, l'Organe de Coordination pour l'Analyse de la Menace (OCAM) décrète le niveau 4 d'alerte, soit le niveau le plus élevé qui qualifie la menace de "sérieuse et imminente". L'ordre est donné à 9H04 d'évacuer le métro et les cinq gares bruxelloises et d'en interdire l'accès au public, d'après Jan Jambon. A 09h11, l'explosion se produit dans une rame de métro à la station Maelbeek.
"Nous avons interrompu la circulation des transports publics à Bruxelles et ce, avant l'attentat dans le métro. En effet, à 8h50, nous avons opté pour l'évacuer préventivement. Quelques minutes plus tard, à 9h11, l'explosion s'est produite à la station Maelbeek. Puis, nous avons interrompu la circulation des bus et des trams et fermé les gares à Bruxelles", a indiqué vendredi le ministre de l'Intérieur.
Jambon s'engage à dire rapidement ce qui s'est produit
Le ministre de l'Intérieur Jan Jambon a indiqué samedi qu'il fallait "examiner avec les différents partenaires ce qui s'est produit et fournir les renseignements le plus rapidement possible" après que la Stib a fait savoir n'avoir pas reçu du gouvernement fédéral de demande d'arrêter le métro le 22 mars, jour des attentats dans une rame de métro à la station de Maelbeek et à l'aéroport de Zaventem.
Le ministre de l'Intérieur a dit vendredi à la Chambre avoir interrompu la circulation des transports publics à Bruxelles entre l'attentat de Zaventem et celui de Maelbeek. "Nous avons interrompu la circulation des transports publics à Bruxelles et ce, avant l'attentat dans le métro. En effet, à 8 h 50, nous avons opté pour l'évacuer préventivement. Quelques minutes plus tard, à 9 h 11, l'explosion s'est produite à la station Maelbeek. Puis, nous avons interrompu la circulation des bus et des trams et fermé les gares à Bruxelles", a-t-il indiqué.
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