Vendredi dernier, un bus de la ligne 123 a fait descendre les enfants avant de repartir à vide. Les élèves ont dû se débrouiller pour rentrer chez eux. Des parents nous ont confié leurs interrogations. Mais que s'est-il passé?
Waterloo, 16h20, le vendredi 25 janvier dernier. Les élèves sortent du centre scolaire du Berlaymont et vont prendre leur bus pour rentrer chez eux après une semaine de cours. Mais ce n'est pas avec sérénité que le week-end va débuter pour les jeunes passagers de la ligne 123, le bus qui effectue le trajet deux fois par jour : le matin pour amener les élèves à l'école, et en fin de journée pour les reconduire chez eux.
"C'est une course assez longue puisqu'elle va jusqu'à la gare du midi, et le bus est plein puisqu'il est 16h", nous précise Stéphane, qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous. Sa fille de 12 ans, Adèle, élève en première secondaire au Berlaymont, était dans le bus dont le chauffeur a "subitement décidé de faire descendre tous les passagers au deuxième arrêt, avenue Reine Astrid", nous raconte-t-il.
Des jeunes passagers "abandonnés sous la pluie"
"Sans donner quelque explication que ce soit, ce conducteur a littéralement abandonné des jeunes élèves, notamment de primaire, sur le bord de la route, sous la pluie, et est reparti avec son bus vide", s'est offusqué le père de famille de Rhode-Saint-Genèse. Le chauffeur n'a donné aucun motif aux élèves, affirme-t-il.
Étant donné qu'il n'y avait pas d'autre adulte que le conducteur dans le bus, certains enfants, surtout les plus jeunes, se seraient retrouvés paniqués face à cette situation inattendue.
"Les enfants se demandaient pourquoi ils devaient sortir rapidement du bus alors qu'il n'y avait manifestement pas de problème technique au niveau du véhicule", ajoute Anne, la maman d'une autre élève de 1e secondaire, également présente au moment des faits. "C'est paniquant pour les enfants, nous dit cette maman. Ma fille a un GSM, mais pas les plus petits qui se demandaient comment ils allaient rentrer chez eux".
Les élèves, débarqués sur une grande avenue de Waterloo, ont eu les bons réflexes. Certains se sont rabattus sur la ligne W qui va également vers Bruxelles, mais ne s'arrête pas forcément aux même arrêts. D'autres se sont abrités dans les boutiques proches en attendant au sec qu'on vienne les chercher. Adèle a quant à elle appelé son papa, Stéphane.
"On a fait taxi"
"Par chance, j'étais dans le coin, j'ai donc été chercher ma fille et une de ses copines", raconte encore notre alerteur. Avec plusieurs parents, on a fait taxi et on a pris en charge les autres enfants qui ne savaient pas comment rentrer chez eux."
De retour chez lui, Stéphane a tenté d'avertir l'école de cet incident, mais un vendredi soir, il n'est parvenu à joindre personne. Et lundi et mardi étaient deux journées spéciales puisque le personnel enseignant était en "conférence pédagogique".
Le père de famille a finalement signalé l'incident à l'école via l'association de parents, qu'il a contactée par mail. Il a également averti les TEC via un formulaire en ligne. "Ce n'est pas le 1er incident, certains chauffeurs ne connaissent même pas l'itinéraire. On multiplie les dossiers, les plaintes et l'école fait remonter ça aux TEC", nous explique-t-il.
Que dit la direction du centre scolaire de Berlaymont ?
Denis Dehon, directeur du lycée de Berlaymont nous le confirme : il a reçu la plainte de Stéphane via l'association de parents et invite les autres parents des enfants concernés par cette mésaventure à se manifester. Sur le site internet de l'école, un numéro et une personne de contact sont mentionnés pour toute plainte concernant les transports.
"Le service TEC qui dessert notre Centre scolaire ne répond pas de nous. Nos marges de manœuvre se résument à relayer les incidents dont nous aurions connaissance. En règle générale, quand nous le faisons, nous avons un bon suivi de leur part", précise encore le directeur du centre scolaire.
À l'origine de l'incident : un malaise du conducteur
Dans le cas présent, puisque Stéphane a souhaité faire part de son indignation via le bouton orange Alertez-nous, nous avons contacté nous-même les TEC pour tirer cette affaire au clair. En fait, un malaise du chauffeur est à l'origine de cet incident.
"Le conducteur a fait un malaise, il a appelé notre numéro d'urgence et il a été pris en charge par le dispatching, nous explique Stéphane Thiery, porte-parole des TEC. Il lui a été conseillé de s'arrêter à un arrêt sécurisé, c'est-à-dire là où il peut faire descendre les enfants en toute sécurité."
Et cet arrêt n'a pas été choisi au hasard : c'est sur le conseil du dispatching que le conducteur de bus s'est arrêté à la jonction avec la ligne W, pour que la majorité des élèves puissent rentrer chez eux via cet autre bus.
Il semble donc que c'est la communication avec les passagers qui a posé problème : si les élèves avaient compris qu'un malaise du chauffeur était une situation d'urgence, cela aurait peut-être permis d'éviter une situation d'angoisse chez les plus jeunes, et permis une gestion plus sereine des événements.
"Etant donné son malaise, il y avait un danger pour les voyageurs. Raison pour laquelle il les a mis en correspondance avec une autre ligne, ajoute Stéphane Thiery. Le message n'a peut-être pas été très bien donné par le conducteur mais s'il est en situation de difficulté, c'est compliqué pour lui de faire passer correctement une communication".
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