Plusieurs questions se posent en ce qui concerne les progrès des voitures au niveau de la sécurité. Parmi elles, celle d'un visiteur de RTLinfo.be a retenu notre attention. "Dans le temps, les pare-brises explosaient, provoquant des coupures, et les secours savaient sortir les gens coincés a l'intérieur. Mais maintenant les pare-brises résistent aux chocs et les portes sont verrouillées automatiquement. Il faut couper le toit pour secourir les gens", indiquait-il en réaction à un article relatant un grave accident de voitures.
L'hypothèse de cette personne sous-entend ainsi une sorte de revers de médaille à l'évolution de la sécurité des voitures. "Il n'y a pas de question stupide et il est tout à fait logique que des gens s'interrogent à ce niveau-là", réagit Thierry Dubois, caporal chez les pompiers bruxellois et spécialisé en désincarcération de victimes de la route. "Alors il est difficile d'expliquer tout en 5 minutes, mais ma première réaction serait de dire qu'on évolue parallèlement aux progrès réalisés sur les voitures. Comme les voleurs qui s'adaptent aux nouveaux systèmes anti-vol, nous on parvient toujours à rentrer et libérer quelqu'un pris au piège d'une carcasse", indique-t-il. "Et puis il est important dans ce cas de souligner qu'on ne passe de toute façon pas par le pare-brise".
"Pas adéquat de couper un pare-brise"
Herman Eerdekens, responsable qualité et développement chez Carglass, admet également que les pare-brises ne sont pas une "voie de passage" utilisée par les secouristes pour libérer une personne. "Le développement des pare-brises n'a pas beaucoup évolué ces 20 dernières années. Ils sont très résistants et il n'est pas adéquat de les couper. D'abord parce que c'est très difficile, mais en plus parce que cela dégage de fines particules inhalées par les victimes mais aussi les secouristes".
Trop solide ne veut pas dire plus sûr
Pour apporter plus de précisions sur base de ses connaissances en la matière, le caporal Thierry Dubois a tenu à préciser que "les voitures sont plus solides aujourd'hui, oui, mais c'est surtout la cinétique qui est bien meilleure". Pour balayer les idées reçues, il argumente: "Avant il existait des voitures aussi très solides. Les Volvo étaient réputées pour ça. Mais du coup, certaines victimes dans ces véhicules avaient des lésions internes très graves, car ce sont elles qui absorbaient le choc. Or il faut des zones d'absorption des chocs avant que l'on arrive à ce qu'on appelle communément la cage, soit l'habitacle. Et donc il faut des zones de la voiture qui se déforment et qui ne sont pas trop rigides", indique-t-il.
"Quand on veut couper une voiture, on y arrive"
Quant à la solidité et la résistances des tôles, il précise tout de suite: "Nos matériaux ont considérablement évolué. Et je peux vous assurer que quand on veut couper une voiture, on y arrive. Sans aucun problème. Et puis, avec le temps, on a aussi évolué. Le mot d'ordre maintenant n'est plus de sortir une personne le plus vite possible,
n'importe comment et à tout prix. On collabore avec les médecins et parfois on crée même des 'portes d'entrée' pour que les premiers soins puissent être administrés sur place pendant qu'on découpe une autre partie de la voiture pour évacuer les victimes en toute sécurité".
Le caporal conclut enfin que les difficulté principales auxquelles font face ses équipes est l'adaptation aux différentes circonstances, ainsi que les nouvelles voitures utilisant des énergies alternatives. "L'angle sous lequel le choc a eu lieu va faire qu'on va tenter d'entrer via un axe ou un autre, d'une certaine façon ou d'une autre. Et enfin, les interventions sur des voitures hybrides ou électriques, qui transportent de lourdes batteries, vont être différentes, parce qu'il y a des nombreux câblages, elles sont plus lourdes et il y a parfois beaucoup d'ampérage sur une batterie. On devra donc, par exemple, modifier les points de coupe et sécuriser différemment ce que l'on peut appeler le chantier".
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