C'est une histoire d'amour qui traverse les frontières. Plus de 2.000 kilomètres séparent Virginie de son cher et tendre, Dimitri. La crise du coronavirus les a contraint à se confiner, chacun de leur côté. "Ce n'est pas facile", concède Virginie (prénom d'emprunt pour garantir son anonymat) qui nous a contactés via le bouton orange Alertez-nous.
L'histoire commence, il y a 4 ans, sur un quai de gare. Chaque jour, Virginie prend les transports en commun pour se rendre au travail. "Mais vous savez qu'en Belgique, les trains ne sont pas souvent à l'heure", rigole-t-elle. Elle sympathise alors une navetteuse, qui comme elle, a l'habitude d'attendre son train chaque matin. Les jours passent et leurs discussions matinales laissent place à une réelle amitié. "On n'habite pas très loin", nous explique-t-elle.
Des rendez-vous virtuels pour combler le vide
Il y a 3 ans, cette nouvelle amie présente à Virginie, son frère. Dimitri (prénom d'emprunt pour garantir son anonymat) a 45 ans et vit en Ukraine, "dans un village perdu dans une campagne dont je ne sais pas vous dire le nom". Entre eux, c'est le coup de foudre. Commence alors une belle histoire à distance. Avec une langue et une culture différentes, les échanges sont parfois compliqués. Mais peu importe. "On finit par se comprendre", nous explique-t-elle.
Plusieurs fois par an, Dimitri vient en Belgique et passe quelques semaines aux côtés de Virginie. "Il ne reste que 3 mois pour rester en ordre avec ses papiers", nous rapporte l'habitante de Lessines.
Tous deux se sont bien trouvés, ils espèrent même pouvoir se marier. Mais l'épidémie du coronavirus a quelque peu chamboulé leurs plans. "Il était en Belgique quand la crise a commencé. Il a appris que les frontières allaient fermer. Donc il est reparti", lâche Virginie. Nous sommes début mars, et à cette date, les deux amoureux espèrent encore que la séparation ne durera que quelques semaines. "Deux voire trois, mais pas plus", souffle Virginie.
Les rendez-vous virtuels deviennent alors quotidiens. Whatsapp, Messenger... Virginie et Dimitri ne ratent pas une occasion pour se retrouver, le temps de quelques minutes, par écrans interposés. Chacun raconte son quotidien ponctué de nouvelles habitudes forcées.
J'ai l'impression que c'est plus joli ici que chez lui
L'Ukraine a recensé à ce jour 21.245 cas de coronavirus dont 623 mortels. Kiev, la capitale ukrainienne, qui compte environ 3 millions d'habitants, a recensé à elle seule 2.068 cas dont 43 mortels. "J'ai l'impression que c'est plus joli ici que chez lui. Au début du confinement, il me racontait que les magasins n'étaient ouverts qu'une heure par jour", décrit Virginie.
Mais le temps passe et le confinement commence à devenir long. D'autant plus que la connexion internet de Dimitri est plutôt capricieuse. "Parfois, on ne se parle pas pendant plusieurs jours parce qu'il ne capte pas", regrette la quinquagénaire. "Ce n'est pas une situation agréable à vivre. J'ai du mal avec les relations longue distance", nous avoue Virginie.
Comme les enfants, on va compter le nombre de dodos.
Depuis, elle guette les moindres informations. Elle attend, avec beaucoup d'espoir, que leurs pays respectifs leur permettent de voyager à nouveau. "J'ai vu que pour les pays de l'UE et Schengen, c'était le 15 juin", relate-t-elle.
En effet, les pays européens ont annoncé, conjointement, que les frontières internes de l'Europe seront rouvertes à partir du 15 juin. "A l'exception de l'Espagne, un accord a été trouvé, à la majorité des pays de l'espace Schengen, pour rouvrir les frontières internes à partir du 15 juin", a annoncé le ministre Pieter de Crem.
De son côté, l'Ukraine avait annoncé une fermeture de ses frontières jusqu'au 22 juin. En fonction de la situation épidémiologique, cette date pourrait être avancée. En attendant, Virginie compte les jours. "Comme les enfants, on va compter le nombre de dodos", nous sourit-elle.
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