Le drame social de Caterpillar s'est invité, ce matin, au parlement wallon. Une réunion extraordinaire des commissions conjointes de l'Emploi et de l'Economie s'est tenue, avec des députés toujours très en colère après l'annonce de la suppression de 2.000 emplois à Gosselies. Des groupes politiques tous unis, et ce n'est pas courant, pour dénoncer ce qui s'est passé. Christophe Clément et Benjamn Van Kelst étaient sur place pour le RTLINFO 13H. Voici quelques extraits.
"Solidarité avec les travailleurs": l’autocollant arboré par plusieurs députés illustre l’esprit d’union qui règne au sein du parlement. Ce matin, pas de querelle politique, l’opposition se joint à la majorité pour réclamer un geste fort de l’Europe. "Moi, je suis un pro-européen convaincu, mais il faut quand même qu’on m’explique aujourd’hui pourquoi l’Europe ne répond pas au problème de dumping social dont souffrent terriblement nos entreprises", a déclaré Pierre-Yves Jeholet, chef de groupe MR au parlement wallon.
"Lorsqu’on voit aujourd’hui que ce sont des travailleurs qualifiés, qui ont répondu à tout ce qui était exigé de leur employeur, qui sont sacrifiés d’un revers de la main, il faut que l’Europe prenne une initiative", explique Jean-Claude Marcourt (PS), ministre wallon de l’économie, de l’industrie, de l’innovation et du numérique.
Plusieurs parlementaires s’inquiètent : l’union politique résistera-t-elle à l’épreuve du temps quand il s’agira de prendre des mesures concrètes ? "Il s’agira de voir s’il y aura une majorité également pour entreprendre un travail pour contrer ce qui nous amène à cette impasse, pour sortir de ce modèle économique dans lequel ce sont les profits qui sont toujours les plus grands et dans lequel les gens sont toujours davantage broyés", a déclaré Stéphane Hazée, député wallon Ecolo.
Frédéric Gillot, député wallon PTB-Go ! estime lui que "le fait de pouvoir effectuer une saisie sur les outils, c’est ça qui donnera aussi de la force aux travailleurs pour pouvoir négocier".
"Négocier oui, mais avec qui, en l’absence d’interlocuteurs mandatés par la direction ? Les interrogations sont nombreuses. La question aujourd’hui, c’est où est la direction, avec qui entrer en dialogue, où sont, in fine, les responsables de Caterpillar ?", s’indigne Véronique Salvi, députée wallonne et conseillère communale à Charleroi
"Même si l’attitude de la direction indique qu’il est probable que leur décision est irrévocable, nous nous battrons jusqu’au bout pour sauver tout ce qui peut et tout ce qui doit être sauvé", a encore déclaré Paul Magnette, ministre-président wallon.
Tous s’accordent pour dénoncer l’attitude de Caterpillar, mais le pouvoir politique devra démontrer s’il peut réellement peser sur la décision du groupe mondial.
Vos commentaires