Caterpillar, Axa, CP Bourg… L'économie belge va-t-elle si mal que ça? Pas forcément, et c'est là tout le paradoxe. La plupart du temps, les entreprises qui restructurent le font quand elles sont en bonne santé financières. Nathanaël Pauly et Benjamin Vankelst ont tenté de comprendre ce phénomène dans le RTL info 13h.
7.400 emplois perdus depuis le début de l'année 2016 dans des plans de licenciement collectif. Le chiffre est inquiétant… Caterpillar et Axa sont aujourd'hui cités mais d'autres devraient suivre. Ces entreprises qui restructurent sont pourtant parfois très loin de la faillite.
"Ce qui est un peu paradoxal, c'est qu'en fait, des entreprises vont parfois bien mais doivent libérer du personnel. On se demande pourquoi elles le font alors qu'elles vont bien. Mais c'est justement parce qu'elles peuvent se permettre de payer des plans sociaux qu'elles doivent le faire pour continuer à évoluer dans un contexte qui est très volatile, qui est très mouvant", confirme Bruno Colmant, professeur d'économie à l'ULB, l'UCL et l'ICHEC.
Des milliers d'emplois créés d'ici deux ans
Les entreprises ne se portent donc pas si mal, comme notre économie. Notre taux de croissance, de 1,2%, est l'un des plus importants de la zone Euro et l'inflation est favorable. Quant au marché du travail, on observe que les chiffres restent stables, avec un taux d'emploi de 61,6% au premier trimestre de cette année. Les perspectives pour l'avenir sont en outre positives. La Banque nationale prévoit 140.000 créations de postes d'ici fin 2018.
"Elle n'est pas très élevée mais la croissance est là. Les entreprises ont d'abord absorbé cette croissance en comptant sur leur personnel, en faisant des heures supplémentaires. Ensuite, ils ont recouru à l'intérim. Et donc aujourd'hui, à partir du moment où les perspectives ne sont pas fantastiquement meilleurs mais qu'elles sont meilleures, ça se traduit mécaniquement par des créations d'emploi", analyse Bruno Wattenbergh, expert en économie.
"Entraînée par la croissance allemande"
L'économie belge se porte plutôt bien, et si on la compare avec l'étranger, elle est même l'une des plus en forme en Europe.
"La Belgique est entrainée par la croissance allemande, qui n'est pas du tout mauvaise. On est entourés de partenaires commerciaux qui sont plutôt en bon état. Mais effectivement, à un niveau individuel, à un niveau microéconomique comme on le qualifie, certaines entreprises doivent faire face à des chocs sociaux extrêmement importants", ajoute Bruno Colmant
Si ces entreprises licencient aujourd'hui, c'est avant tout pour suivre l'évolution du marché. Elles adaptent leur modèle d'entreprise, notamment pour aborder le virage inévitable de la digitalisation.
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