Ce matin dans sa chronique BEL RTL éco, Bruno Wattenbergh est revenu sur la visite du patron d’Alibaba, le géant chinois du e-commerce, qui était à Bruxelles hier. Invité par le Roi Philippe, il a rencontré des hommes politiques fédéraux et régionaux, des entrepreneurs ainsi que la Commission européenne, avec un objectif : installer prochainement un bureau à Bruxelles.
Derrière cette entreprise de l’E-Commerce, se cache une belle histoire : celle de Jack MA, prof d’anglais chinois qui en 1999, à 35 ans, a lancé Alibaba. Et son idée était géniale : des traders du monde entier débarquaient en Chine pour acheter des produits finis divers. Jack MA allait leur proposer un site web sur lequel tous les petits et moyens producteurs chinois de composants et même de produits finis pourraient facilement rentrer en contact avec tous les clients potentiels du monde. En fait, il connectait l’atelier du monde sur le web mondial.
Et manifestement çà marche. Jack MA a dès le départ positionné son entreprise comme un futur acteur international en concurrence avec les géants américains, avec un esprit et un environnement de travail typiquement Silicon Valley … Résultat, le bénéfice annuel de l’entreprise a atteint 71,5 milliards de dollars.
Qu’est-ce que cela représente en termes de ventes?
Le volume total des biens échangés sur les plateformes d'Alibaba sur ces 3 premiers mois de l'année s'est élevé à 115 milliards de dollars, en hausse de 24% par rapport à l'an dernier et quasiment les trois-quarts de ces ventes sont désormais réalisées sur des appareils mobiles. Quant au nombre d’utilisateurs, sur 12 mois, plus de 423 millions de personnes ont utilisé la plate-forme.
Si Jack Ma, le patron de ce géant, est à Bruxelles, c’est d’abord pour discuter avec la Commission européenne. Un élément-clé de la stratégie d’un géant du web qui s’installe en Europe, souvenez-vous des conflits actuels avec Google ou des précédents avec Apple et Facebook. Mais Jack Ma répond aussi à une invitation du Roi Philippe, formulée lors du sommet de Davos. Alors Jack Ma devait choisir l’implantation de son QG opérationnel européen. Déception, il ne le fera pas à Bruxelles, ayant récemment choisi Amsterdam ; mais un bureau de représentation sera bien installé chez nous. En fait, Jack Ma a l’intention de doubler le nombre de ses clients dans les vingt prochaines années et une bonne partie de cette croissance viendra de la bonne vieille Europe.
Cela ne va-t-il pas encore augmenter notre déficit commercial avec la Chine ?
La question mérite d’être posée, car le déficit commercial entre l'Union et la Chine a atteint un montant record de 180 milliards d'euros en 2015 et nos exportations vers la Chine sont en forte baisse. Mais l’intérêt de Jack Ma est aussi et surtout de convaincre des entreprises européennes de mettre leurs produits sur sa plate-forme. Ce qui représente une belle opportunité pour nos entreprises, notamment dans l’agroalimentaire, de valoriser les produits belges dans ce qui reste un des plus grands marchés du monde.
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