Beaucoup d'émotion cet après-midi à Zaventem à proximité de l'aéroport de Bruxelles : malgré l'interdiction du bourgmestre pour des raisons sanitaires, quelques centaines de travailleurs de Swissport se sont rassemblés pour exprimer leur désarroi. Ils ont appris que leur entreprise en faillite ne reprendrait pas ses activités. Près de 1.500 travailleurs au total sont licenciés.
"C'est triste à dire mais c'est foutu les gars" déplore un délégué syndical auprès de ses collègues. Ils espéraient un repreneur providentiel jusqu'au dernier moment. Vu les difficultés du secteur, personne ne s’est manifesté. A partir de demain, les 1500 travailleurs de Swissport seront sans emplois.
"Que ce soit par les fortes chaleurs, par n'importe quel temps, on était là pour charger les avions, pour faire partir les gens en vacances. Et le remerciement qu'on a : on n'est pas considéré comme quelque chose à sauver", regrette Guillaume.
Bagagiste depuis 29 ans, Rizzo a débuté du temps de la Sabena : "C'est la deuxième faillite. Ça va faire deux fois qu'on quitte des grandes familles parce qu'ici, ce ne sont pas des collègues, c'est une famille quand on rentre. C'est vraiment quand dans le film les Ch'tis : quand on arrive on pleure et quand on s'en va on pleure encore parce qu'on ne veut plus partir".
La première faillite d'une longue série ?
Les syndicats préviennent : cette faillite c’est la première d’une longue série. "Ça va commencer maintenant avec Swissport mais je suis sûre et certaine qu'il y a plein d'entreprises qui vont suivre à l'aéroport", assure la secrétaire permanente à la FGTB Sandra Langenus. "Nos politiques nous ont promis de l'aide. Nous sommes le deuxième plus gros pôle d'emplois en Belgique après le port d'Anvers. Où sont ces politiques aujourd'hui ? Où sont ces aides promises ?" questionne quant à lui Olivier Dufrasne, le délégué syndical FGTB-UBT de Swissport.
Depuis le début de la crise sanitaire, la plupart des travailleurs de Swissport était à la maison, au chômage temporaire. Ils se retrouvent aujourd’hui pour partager leur émotion. Un rassemblement interdit par le bourgmestre de Zaventem. Sur place, la police tente de faire respecter les gestes barrière. On savait très bien qu'il allait y avoir une réaction émotive de la part de nos collègues, c'est pour ça qu'il y a eu quand même un rassemblement. Mais ça se passe dans le calme, la majorité des personnes ont un masque, ils essaient de respecter les distances. C'est pas toujours évident mais on est des victimes, on n'est pas des voyous.
Au bout d’une heure, les travailleurs se dispersent dans le calme. Avec 60 % de l’activité, Swissport c’était le principal bagagiste sur le tarmac bruxellois. Dans un premier temps, Aviapartner, l’autre société qui dispose d’une licence pourra assurer 90 % de la manutention à l’aéroport de Bruxelles.
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