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C'est fait: Lufthansa va racheter totalement Brussels Airlines

 
 

Le conseil de surveillance de Lufthansa a avalisé la reprise totale de Brussels Airlines. La compagnie allemande détenait déjà 45% de la compagnie belge. La finalisation du la reprise devrait intervenir d'ici la fin de l'année.

La compagnie allemande Lufthansa a décidé jeudi, lors de son conseil de surveillance, de reprendre, via l'option d'achat dont elle disposait, les 55% restants de SN Airholding, le holding qui chapeaute la compagnie aérienne Brussels Airlines. Cette décision ouvre la voie à la reprise totale de Brussels Airlines.

Lufthansa espère obtenir un accord avec les actionnaires belges qui ont lancé la compagnie après la faillite de la Sabena en 2001 sur les modalités de reprise afin qu'elle puisse reprendre les 55% restants de la compagnie (16,44% pour Vexair, ancienne Virgin Express, et 39% pour les actionnaires historiques belges) début 2017.

Lufthansa n'a cependant pas besoin d'obtenir cet aval. En effet, la compagnie allemande avait ouvert un prêt à Brussels Airlines en juin 2009 et payé 65 millions d'euros pour en posséder 45% des parts. Lufthansa pouvait exercer son option d'achat sur les actions restantes depuis 2011, mais attendait que Brussels Airlines soit bénéficiaire. Ce fut le cas en 2015, puisque la compagnie belge avait alors enregistré 41,3 millions d'euros de bénéfice net et était dans le vert pour la première fois depuis 2010. La décision de rachat a été reportée plusieurs fois en 2016 en raison des attentats du 22 mars à l'aéroport de Bruxelles et de leur impact négatif sur les résultats de la compagnie belge.

Brussels Airlines voulait rembourser ce prêt plus tôt que prévu mais cela lui a été refusé. Les Allemands peuvent donc  acquérir la compagnie belge pour seulement 2,6 millions d'euros.

Selon Brussels Airlines, la compagnie devrait conserver son nom

"Les nouvelles discussions entre Lufthansa et Brussels Airlines avec les actionnaires et toutes les parties concernées auront lieu au mois d'octobre", a indiqué Brussels Airlines dans un communiqué. Ces négociations "auront pour but de confirmer dans le futur les spécificités de Brussels Airlines ainsi que la croissance de ses activités assurant le maintien d'emplois en Belgique". Par spécificités, la compagnie entend son business modèle comprenant par exemple son réseau africain et intercontinental qui "contribuent au développement du hub de Bruxelles". "Les modalités de gouvernance de Brussels Airlines en 2017 seront aussi évoquées", ajoute Brussels Airlines, qui assure que la marque de la compagnie restera Brussels Airlines.


Vers le modèle Swiss et Austrian Airlines?

Côté belge, l'idée déjà évoquée d'intégrer Brussels Airlines dans la filiale de Lufthansa à bas coûts Eurowings pose question. "L'accord d'intégration est un catalogue de bonnes intentions mais il n'y a pas de promesses concrètes. Nous voulons plus de garanties", expliquait encore hier une source proche du dossier. Il s'agit notamment de garantir les activités et les emplois en Belgique. Les actionnaires se sentent plus proches d'un modèle dans lequel Brussels Airlines fonctionnerait de manière indépendante comme les filiales Swiss et Austrian Airlines.

"Le modèle Brussels Airlines est un modèle hybride, à cheval entre le low cost et le service. Est-ce que Lufthansa va vouloir transformer totalement le modèle en low cost, certains le craignent parce que Lufthansa a déposé la marque Brussels Wings, et qu'on sait que la marque German Wings est la filiale low cost de Lufthansa", expliquait Bruno Wattenbergh, expert en économie, il y a peu sur RTLINFO.


C'était inéluctable

"Au niveau par exemple de la réduction des coûts, du renouvellement des flottes et des coûts de maintenance. Tout ça, ça peut être bénéfique", estimait dernièrement Olivier Lalmand, consultant technique en aéronautique, sur RTLINFO. "On n'a plus le choix. On va avoir des modèles comme ça: soit des gros groupes soit des low cost, et entre les deux il n'y a plus beaucoup de place. C'est sûr que Brussels Airlines n'avait pas vraiment d'alternative. Effectivement, c'est une identité belge qui s'en va", ajoutait-il. 


Vers des pertes d'emploi et un trou pour Brussels Airoport

Brussels Airlines est un petit poucet face à l'ogre allemand. 44 avions contre 266 pour Lufthansa. 3.600 employés pour la firme belge contre 115.000 pour les Allemands. Concernant le chiffre d'affaires, il est de 1,27 milliard pour Brussels Airlines et de 32 milliards pour Lufthansa. Dernier chiffre: 7 millions de passagers contre 79 millions. "Quand une grande entreprise rachète une plus petite de ce type-là, on sait qu'il y aura probablement des services qui seront redondants. On ne sait pas encore lesquels, mais on se doute qu'il y aura des pertes d'emploi", estimait encore Bruno Wattenbergh.

L'aéroport de Bruxelles compte bien étudier en détail la proposition allemande. La base opérationnelle de Lufthansa se trouve à Francfort. Un transfert d'activité pourrait signer le déclin des ambitions bruxelloises dans le secteur aérien.


 

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