Ce matin dans sa rubrique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh a analysé l’impact de ce qui est "sans doute l’une des mesures les plus symboliques" du mandat du ministre des PME Willy Borsus.
Sa prédécesseur, Sabine Laruelle, avait déjà un bilan plus qu’impressionnant et l’on se demandait donc ce que le nouveau ministre des PME allait bien pouvoir encore faire pour les indépendants dans des matières fédérales confinées au statut social. Mais voilà, Willy Borsus est parvenu, dans le cadre du Tax Shift, à faire passer une mesure hautement symbolique et intensive, une mesure sur laquelle les milieux indépendants fantasmaient depuis des années.
De quoi s’agit-il?
Tout simplement de l’exonération des cotisations sociales patronales sur le premier travailleur engagé par un indépendant, qu’il soit entrepreneur, commerçant, artisan ou profession libérale, et tenez-vous bien cette exonération le sera à vie ! Une mesure dont bénéficiera tout employeur qui engage son premier travailleur durant les 5 prochaines années. J’ai commencé ma carrière en 1991, justement dans les milieux des classes moyennes, et j’ai entendu 100 fois cette litanie : si chaque indépendant engageait un chômeur il n’y aurait plus de chômage en Belgique ! Donc cette mesure est éminemment symbolique et porteuse de nombreux espoirs, tant pour les indépendants que pour l’emploi. C’est aussi un vrai pari !
Est-ce que cela veut dire que le premier travailleur ne coûtera rien?
Non, bien sûr, ne rêvons pas. Il reste les cotisations du travailleur, le précompte, mais cela veut dire que le coût de l’engagement du premier travailleur baisse considérablement. Tout comme le risque lié à cet engagement. Quand on est indépendant, engager son premier employé est une véritable étape surtout psychologiquement et qu’il importe d’encourager.
Combien d’indépendants sont concernés potentiellement par cette mesure?
Il y a actuellement 646.093 assujettis à la TVA qui travaillent seuls et qui pourraient éventuellement engager leur premier travailleur. Le cabinet a l’espérance secrète que 5% de ceux-ci pourraient engager un premier travailleur. Si cette hypothèse se vérifie, cela veut dire que la mesure pourrait créer environ 32.000 emplois.
2.000 emplois potentiels, c’est quand même important…
Et comment, puisque l’année passée, la Belgique a créé quelques 30.000 emplois, dont presque un emploi sur deux considéré comme précaire. Et cette mesure est d’autant plus crédible que lorsque les charges sociales ont été réduites sur les 3 premiers emplois des petites entreprises, 3.177 nouveaux emplois ont été créés en un an. Une opération qui a rapporté 32 millions d’euros à l’État.
A-t-on une idée des résultats?
C’est ce que Willy Borsus devrait nous annoncer dans un instant puisqu’il dispose des chiffres sur les premiers mois de cette année.
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