Consternation, colère, dégoût, tels sont les sentiments qui affleuraient parmi les travailleurs de Logistics Nivelles, et leurs représentants syndicaux, ce matin à Nivelles dans le Brabant wallon, après l'annonce de la direction allemande de Kuehne+Nagel de fermer le dépôt pour, probablement en rouvrir un nouveau à Kampenhout en Flandre. "La direction du dépôt est venue aujourd'hui avec 4 gardes du corps pour le Conseil d'entreprise extraordinaire, on se doutait que ce n'était pas pour une augmentation", a rapporté Pascal Strubbe, syndicaliste de la Setca, interrogé par notre journaliste sur place, Hanan Harrouch. "On s'attendait au pire mais c'était 'machiavéliquement' pire", poursuit l'homme en veste rouge. Le groupe a décidé de licencier tous les travailleurs, soit un nombre impressionnant de 549 personnes occupées dans ce dépôt, essentiellement pour un seul client, l'enseigne de la grand distribution Carrefour. "Ce qui se passe ici, c'est du jamais vu, c'est carrément dégueulasse, il n'y a pas d'autre terme", a commenté le syndicaliste Setca selon qui il n'y aura même pas la possibilité de recaser une partie des employés sur le nouveau site flamand. "Kampenhout est dans une zone de Flandre en situation de plein emploi. Expliquez-moi comment ils vont trouver 500 travailleurs à cet endroit pour faire la logistique de Carrefour ? Cela veut dire que ce seront des emplois précaires, allez savoir sous quelles conditions, ce qui implique un nivellement par le bas des travailleurs", considère Pascal Strubbe.
Ce qui enrage surtout travailleurs et syndicalistes, c'est la manière. Selon eux, la direction de Logistics Nivelles a joué la carte du pourrissement, a saboté l'activité au cours des deux dernières années avec l'idée de l'arrêter un jour pour la transférer au nord du pays où se trouvent déjà les autres dépôts. "Cela fait deux ans qu'il n'y a plus aucun investissement dans cette entreprise, ça fait deux ans qu'on sabote le travail de l'entreprise. De nouvelles méthodes de travail ont été imposées pour saboter le travail des gens, pour ensuite pouvoir dire qu'ils étaient mauvais et qu'il fallait transférer l'activité vers le nord du pays. Après deux ans de sabotage, brutalement on les tue en annonçant la fermeture" a accusé Didier Lebbe, permanent syndical CNE.
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