La récolte de pommes pour la saison 2020-2021 en Belgique devrait afficher une baisse de 31%, en raison d'une floraison précoce suivie de gelées tardives. Mais les cultivateurs redoutent une baisse plus grande encore en raison des températures actuelles. "S'il fait 35 degrés sous abri, les fruits d'un arbre bien exposé au soleil doivent endurer des 45-50 degrés. Ils ne résisteront pas", prédit Olivier Warnier, du Centre fruitier wallon.
La superficie consacrée aux pommiers a légèrement reculé ces dernières années en Belgique pour atteindre les 5.475 hectares, mais la baisse de près d'un tiers de la récolte s'explique surtout par les aléas climatiques. "Nous avons connu une année très précoce avec un mois de février particulièrement doux, avant que des gelées parfois conséquentes, et jusqu'au 12 mai, ne viennent endommager les fleurs", analyse M. Warnier. Les poires connaissent une tendance inverse puisque des poiriers ont été replantés progressivement ces dix dernières années. Près de 11.000 hectares sont aujourd'hui consacrés à ce fruit en Belgique. La production devrait donc être en hausse de 9% par rapport à la saison précédente, à 362.000 tonnes, selon l'association des coopératives horticoles belges. La cueillette des poires devrait démarrer aux alentours du 20-25 août, selon Olivier Warnier alors que certaines variétés de pommes pourraient être récoltées dès la semaine prochaine.
"Mais d'ici-là, le risque est grand de voir des fruits brûlés par le soleil, ce qui pourrait engendrer une nouvelle perte de l'ordre de 5 à 20%", estime-t-il. A l'échelle européenne, les prévisions de récoltes font état de 10,7 millions de tonnes pour les pommes et de 2,2 millions de tonnes pour les poires. La surface consacrée aux poires a baissé sur l'ensemble du continent, de 123.000 hectares en 2013 à 114.000 en 2018. La Belgique connaissant un scénario inverse, elle est devenue le 4e plus gros producteur sur un marché dominé par l'Italie.
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