Le mouvement de grogne des agriculteurs continue ce vendredi matin. Ils réclament toujours un prix plus juste pour leur lait et leur viande. Après quelques débordements hier, plusieurs dépôts de la grande distribution ont encore été bloqués cette nuit.
Les blocages par des agriculteurs des dépôts de Lidl et Cora à Courcelles, ainsi que de Colruyt à Ollignies (Lessines) continueront "au moins jusqu'à vendredi matin", a indiqué vers 02h00 la secrétaire générale de la Fédération Unie de Groupements d'Eleveurs et d'Agriculteurs (FUGEA), Sabine Decoster.
Les solutions proposées par le ministre de l'Agriculture
En soirée, une première rencontre a eu lieu entre les agriculteurs et le ministre de l'Agriculture, Willy Borsus, sur le site du centre logistique et de distribution de Colruyt, situé à cheval sur les localités d'Ollignies (Lessines) et de Ghislenghien (Ath). Le ministre tient avant tout à maintenir le dialogue. "Les acteurs de la chaîne, c'est-à-dire les producteurs, toutes les organisations agricoles, la transformation, le commerce via Comeos, la Febiac, seront réunis pour tenter de dégager, sur le marché belge, de meilleures valorisations des prix. Espérons que cette démarche, que je soutiens, pourra aboutir", explique Willy Borsus au micro de Sébastien Rosenfeld.
Pour apaiser les agriculteurs, le ministre a pris certaines mesures d'urgence. "Nous avons pris des dispositions pour permettre l'exonération ou le report sans charges des cotisations sociales payées par les agriculteurs, la suppression des cotisations au fonds de santé animale par exemple", détaille-t-il.
Sur le plan financier, des discussions ont été lancées avec les banques. "J'ai aussi pris contact avec les banques, qui ont accepté une réunion de travail, pour voir comment on peut, pour ceux qui sont dans une situation très grave et dégradée, comment les banques peuvent aussi apporter une solution pour ne pas que les gens soient engloutis par une spirale infernale négative", explique Willy Borsus.
Plus qu'environ 25 centimes le litre
Confrontés à des prix du lait et de la viande de porc qu'ils estiment largement insuffisants, les agriculteurs belges, à l'instar de leurs homologues français, ont mené jeudi une journée d'action aux quatre coins du pays. Les éleveurs dénoncent des prix trop bas pour couvrir leurs frais de production et pointent notamment du doigt la grande distribution, et singulièrement les "hard discounters" qui font du lait un produit d'appel. En moyenne, les producteurs laitiers wallons ne perçoivent plus qu'environ 25 centimes le litre.
Nouvelle rencontre ce matin
Une nouvelle rencontre réunissant les six organisations agricoles, les représentants de l'industrie alimentaire et de la grande distribution ainsi que le cabinet du ministre aura lieu ce vendredi à 10h00 chez Comeos. "Des propositions seront mises sur la table, mais nous n'en savons pas beaucoup plus à l'heure actuelle", a indiqué Mme Decoster.
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