Dans le BEL RTL ECO de ce matin, notre spécialiste Bruno Wattenbergh nous expliquait un phénomène qui pullule en Belgique: les accélérateur et incubateur d'entreprise.
Qu’est-ce qu’un incubateur et un accélérateur d’entreprise ?
Et bien des lieux, physiques, des espaces où l’on accueille des gens qui ont des idées d’entreprise, ou qui ont des technologies, et où une série de compétences fort diverses vont se pencher sur ces idées pour les transformer en entreprises avec un potentiel de croissance. Incuber veut bien dire son nom, on part de l’idée et par l’accompagnement, le conseil, le coaching, l’on façonne ce qu’on appelle une opportunité, c-à-d une idée dont le risque et la rentabilité sont évaluables. L’accélérateur, c’est à-peu-près la même chose, il promet d’accélérer le projet, que ce soit la création elle-même ou la croissance dans les premières années.
Et ces structures pullulent pour l’instant en Belgique ?
Alors, il y en avait déjà beaucoup avant, surtout financés par les pouvoirs publics. En Wallonie, il y a WSL, très efficace pour ceux qui créent dans les métiers de l’ingénieur. Les incubateurs biotechnologiques à Gosselies. Le Microsoft Innovation Center à Mons et Bruxelles. Ou encore le petit dernier Lean Square. Et les wallons ont même un incubateur aux Etats-Unis.
Quant aux bruxellois ils bénéficient d’une série d’initiatives provenant du secteur bancaire ?
Pas seulement. Il existe plusieurs centres d’entreprises qui ont une vocation d’accompagner des projets, comme l’ICAB à la VUB, comme BLSI à Louvain en Woluwe ou comme l’EEBIC à Erasme. Mais effectivement, la tendance aujourd’hui pour les grandes banques, c’est de lancer ou de s’associer avec des incubateurs. Jugez plutôt … BNP PARIBAS FORTIS s’est associé avec CoStation, un accélérateur pour startup plutôt IT. ING, son éternel concurrent, a lancé cet été l’ING FinTech Village, le premier accélérateur belge dédié aux technologies financières, en collaboration avec Deloitte et SWIFT notamment. BELFIUS se tâte pour l’instant sérieusement et évalue une série d’options. Quant à KBC il a lancé cette semaine STARTIT, son propre espace de coworking et d’incubation.
Et pour KBC ce n’est pas la première initiative en Belgique ?
Non effectivement, KBC a lancé son premier incubateur en test à Anvers, sans nécessairement trop y croire. Mais face au succès, le projet a essaimé à Louvain, à Gand, à Hasselt et enfin cette semaine à Bruxelles.
Qu’est-ce qui motive ces banques ?
Les motivations sont multiples. D’abord, sincèrement aider les startups innovantes parce qu’une entreprise qui combine le risque du lancement et le risque technologiques est quasiment impossible à financer. Ces banques, face aux demandes des entrepreneurs sont très démunies, alors que ceux-ci sont plus que probablement leurs clients de demain. En lançant de tels incubateurs, en recyclant des bureaux vides dans le cas de KBC, et bien elles attirent toutes une série de compétences publiques et privées pour aider ces entrepreneurs. Ne négligeons pas non plus l’intérêt de ces banques pour la technologie. Max Jadot m’expliquait ainsi il y a quelques semaines que l’innovation était la priorité pour BNP PARIBAS FORTIS. Et David Dab, le nouveau patron de l’innovation chez ING prouve la même chose en lançant son initiative dans les technologies financières.
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