La taxe kilométrique génère, pour les trois régions du pays, une recette moyenne de 2,4 millions d'euros par jour ouvrable, indique vendredi l'association Viapass, chargée de l'introduction et de l'application de la taxe kilométrique en Belgique pour les camions de plus de 3,5 tonnes.
Cette taxe est entrée en vigueur le 1er avril 2016. Depuis, quelque 690.000 OBU (On Board Units) ont été commandés, précise Viapass. "Dès son introduction, la réglementation a été bien suivie par les usagers. Alors que le taux d'usage erroné fluctuait autour de 5% durant la première semaine (vacances de printemps), il ne dépasse pas 1% aujourd'hui", ajoute l'association.
Selon cette dernière, le nombre moyen de kilomètres parcourus dans l'ensemble des trois Régions varie entre 22 et 25 millions de kilomètres par jour ouvrable. Durant les week-ends et les jours fériés, ce chiffre redescend à quelque 300.000 kilomètres.
Par ailleurs, au cours d'un jour de semaine, 135.000 camions de +3,5 tonnes sillonnent les routes belges. "En six mois, nous avons fait beaucoup de chemin", commente pour sa part Johan Schoups, administrateur général de Viapass. "Si les commandes tardives des OBU ont entraîné des pointes de demande, l'envoi et la livraison via les points de distribution ont très vite bien fonctionné. L'enregistrement des véhicules et des kilomètres se passe sans erreur", poursuit-il. "En raison des spécificités des premières semaines (vacances de printemps en avril, plusieurs jours de congé officiels en mai, ...), il faut toutefois être prudent avant de tirer des conclusions", conclut Viapass.
"Il est très difficile de répercuter ces coûts supplémentaires"
Febetra, la fédération des transporteurs belges, estime que des améliorations sont encore possibles. L'utilisation du système peut s'améliorer, note Febetra qui souligne aussi que la hausse des coûts liés à la taxe kilométrique est une source d'irritation. "Il est très difficile de répercuter ces coûts supplémentaires chez le client ou le commanditaire", explique Isabelle De Maegt, porte-parole de Febetra. Selon l'organisation flamande Bouwunie, le coût mensuel de la taxe kilométrique est deux à quatre fois plus élevé que les anciens coûts liés à l'Eurovignette et à la taxe de circulation pour les entreprises de la construction.
Febetra estime aussi que des améliorations peuvent être apportées à l'utilisation du système. La taxe est du ressort des Régions et chaque Région facture séparément. Dès lors, les entreprises du transport, disposant d'un parc de camions important, doivent gérer trop de factures. Les chauffeurs de camion disposent actuellement de trois heures pour régler les problèmes liés à leur unité d'enregistrement OBU (on board unit). "Leur planning de livraison s'en trouve souvent perturbé", selon Febetra qui plaide pour élargir ce délai à 15 heures via un ticket journalier afin de pouvoir résoudre les problèmes par la suite.
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