Si vous roulez à l'essence vous avez peut-être dernièrement changé vos habitudes. On remarque que la 95 est délaissée au profit de la 98. En effet, la 95 classique a été remplacée par de la 95 E10 qui contient plus de bioéthanol, ce qui n'est pas sans conséquences pour certains moteurs. Nathanael Pauly et Benjamin Van Kelst ont interrogé un spécialiste pour le RTL INFO 13H.
Dans la station-service de Schaerbeek que notre équipe a visitée, l’essence est affichée au prix d'1,459 euros le litre. L’essence 95 (E10) coûte près de 20 centimes de moins. Malgré cette différence de prix, beaucoup d’automobilistes évitent ce carburant. "Il y a une perte de puissance avec la 95-E10 et une crainte d’avoir des problèmes bactériens et de motorisation en utilisant la 95, ça c’est leur principale crainte", explique Olivier Neirynck, porte-parole de la fédération belge des négociants en combustibles et carburants.
Une méfiance envers la 95
Conséquence : la consommation d’essence 98 explose: + 55% entre 2016 et 2017. Ce qui suscite cette méfiance envers la 95 E 10 sur le marché depuis le 1er janvier 2017, c’est la présence de 10% de bioéthanol. En plus des conséquences pour la voiture, il y a aussi des effets sur la consommation. "Le pourcentage bio est moins énergétique que la partie fossile, donc on consomme effectivement plus avec de la 95 qu’avec de la 98 qui n’a pas de bio. L’un dans l’autre, et financièrement parlant, l’automobiliste s’est tourné vers la 98, parce qu’il payait peut-être un petit peu plus cher, mais il consommait moins", ajoute Olivier Neirynck.
"On passe à côté de l’objectif de diminuer l’impact environnemental"
L’objectif initial était pourtant d’introduire sur nos routes un carburant moins polluant. Mais aujourdhui, même certains constructeurs et garagistes déconseillent cette essence 95 E10 à leurs clients. "Cette situation met en évidence combien on passe à côté de l’objectif de diminuer l’impact environnemental des carburants fossiles et combien il n’y a pas de carburant vert possible", a réagi Juliette Boulet, porte-parole de Greenpeace.
La tentative de mettre du renouvelable dans les carburants ne convient donc pour l’instant ni à l’organisation environnementale, ni aux consommateurs. Il reste encore du travail pour une mobilité moins polluante.
Vos commentaires