Dans sa chronique matinale sur Bel RTL, Bruno Wattenbergh est revenu sur la douloureuse restructuration d’ING avec les questions que de nombreux clients se posent.
Au lendemain de l'annonce de centaines de pertes d'emploi chez ING, de nombreux Belges s'interrogent. Ils se demandent notamment s'ils doivent craindre pour leurs dépôts et s'ils doivent retirer leur argent de leur compte. C'est une mauvaise idée, surtout si vous aimez votre banque, parce qu'automatiquement, vous allez encore plus pénaliser les travailleurs.
Doivent-ils envisager de changer de banque?
Changer de banque peut être une solution à partir du moment où la restructuration chez ING va faire en sorte qu'il y aura moins d'agences. Mais au on sait aussi que le fait de franchiser des agences permettra de changer de commission paritaire, d'avoir des horaires plus larges. Du coup, on risque d'avoir un petit peu moins d'agences, mais des agences ouvertes plus longtemps.
Mon argent est-il encore en sécurité chez ING? La banque n'est-elle pas en train de faire faillite?
Pas du tout, nous ne sommes pas dans la crise financière de 2008 où les banques avaient un problème de solvabilité, de solidité donc, et de liquidités. Aujourd'hui ces banques vont beaucoup mieux, ING aussi. Donc pas d'inquiétude pour votre argent: ING est solvable et fait beaucoup de bénéfices.
Ne doit-on pas conscientiser le client à opérer un retour en arrière en se rendant à nouveau davantage en agence?
C'est illusoire car les actifs n'ont pas envie de retourner dans les agences pour effectuer des opérations de base, et justement, ce sont ces personnes actives qui sont les plus rentables pour les banques comme ING.
Est-ce qu'il faut scinder un montant important dans des banques différentes pour être sûr de ne pas perdre son argent?
Il n'y a pas de problème de solvabilité et de liquidités, répétons-le, c'est un problème de rentabilité.
Pourquoi est-ce que ce sont les services informatiques qui payent le plus lourd tribut dans ces pertes d’emplois, alors qu'ils ont lancé la digitalisation ?
Aujourd'hui, une partie de cette IT est sous-traitée, une autre partie vient travailler chez ING mais est payée par d'autres entreprises, ce qui permet de ne pas avoir de frais fixes mais d'avoir des frais variables. Et puis un seul service informatique est suffisant pour ING Hollande et ING Belgique puisqu'ils font exactement la même chose.
Les marchés financiers sont-ils trop gourmands lorsqu'ils demandent une rentabilité autour de 10-11%?
Très clairement, les attentes des marches sur la rentabilité des banques européennes sont de 6,3% pour cette année et jusqu'en 2019. Belfius par exemple prévoit de faire un peu mieux avec une rentabilité entre 6 et 8%. 10 à 13% comme le propose ING, c'est illusoire. Et l'ambition de ce plan est conforme à la démesure de l'objectif, ce qui signifie que quand on met l'objectif aussi haut, il faut sortir un plan qui permet d'être crédible. C'est pour cette raison que ce plan est si violent.
Vos commentaires