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Les grèves à la SNCB ont eu de lourdes conséquences sur plusieurs entreprises: "Ce sont des années de travail qui sont ruinées" (vidéo)

Les grèves à la SNCB ont eu de lourdes conséquences sur plusieurs entreprises: "Ce sont des années de travail qui sont ruinées"
Image d'illustration
 
 

Dans sa rubrique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh aborde les grèves et leurs conséquences. Plusieurs entreprises et secteurs commençaient à tirer la sonnette d’alarme. Ils respirent un peu depuis l’annonce de la reprise progressive du travail.

La grève à la SNCB a non seulement des conséquences sur les voyageurs, mais aussi sur les entreprises?

1 million d'euros, c’est la somme perdue par jour par B Logistics, la société belge spécialisée dans le transport de fret, en raison de la grève du rail. Un mouvement qui paralyse plusieurs lignes de production industrielle en Belgique et ailleurs, des lignes qui ne pouvaient plus être approvisionnées en matières premières ou en produit semi-finis, ou ne plus approvisionner leurs propres clients. Et certains des clients de B Logistics évoquaient déjà explicitement une délocalisation à l’étranger.


Certains secteurs semblent plus touchés que d’autres?

Oui, c’est le cas du secteur chimique. Et c’est plutôt injuste. On a poussé ce secteur à devenir très dépendant du rail pour ses approvisionnements, ce qui est bon pour l’environnement, mais apparaît finalement relativement aléatoire. Le problème, c’est que dans la chimie, comme l’a rappelé hier sa fédération Essenscia, beaucoup d’entreprises travaillent en continu et avec un stock minimal. C’est la règle aujourd’hui. Elles pratiquent donc avec leurs fournisseurs et leurs clients ce qu’on appelle le "just in time". Certaines des entreprises en question perdaient, selon Essenscia, plusieurs milliers d’euros par jour.


Est-ce que certaines de ces entreprises ont dû arrêter leur production?

Non, ou en tous cas pas complètement. Mais plusieurs entreprises ont dû réduire cette production de moitié en raison de problèmes logistiques, les trains n’arrivant tout simplement plus dans certaines de leurs unités de production. Et si la grève avait perduré, de grandes usines chimiques d'Anvers, de Gand ou de Feluy auraient dû arrêter les machines. Et dans ce secteur, arrêter une usine coûte très cher et la redémarrer aussi d’ailleurs.


Mais n’est-ce pas justement l’arme de pression des syndicats de la SNCB?

Bien sûr. Mais cette vision est extrêmement égoïste car, outre ces coûts, l’image donnée par l’asymétrie régionale des grèves, que ce soit au niveau de la SNCB, des prisons et des services publics, donne aux investisseurs étrangers potentiellement intéressés par la Wallonie une image délétère. Un véritable repoussoir. Ce sont des années d’un excellent travail de l’AWEX, l’Agence Wallonne pour l’exportation et les investissements étrangers qui sont ruinées par ces grèves à répétition concentrées en Wallonie. Alors bien sûr, questionner le droit de grève est hors sujet, mais la somme des intérêts individuels et particuliers commence à peser particulièrement lourd sur l’intérêt collectif.


 

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