Ce matin dans le Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh nous aide à mieux comprendre l’apport potentiel des migrants sur base d’un rapport publié hier par le Conseil Supérieur de l’emploi.
Il se confirme que l’économie belge pourrait bien profiter de l’apport des migrants. On le pressentait sur base d’études européennes, mais aussi sur base des analyses faites sur les compétences, les savoir-faire de cette vague de réfugiés politiques fuyant la guerre au Moyen-Orient et qui sont, plus diplômés que ne l’étaient d’autres vagues de réfugiés. Cette fois, c’est le Conseil supérieur de l'Emploi qui explique que leur arrivée massive pourrait relancer la croissance de la population en âge de travailler en Belgique.
Comment peut-on expliquer cet apport potentiel ?
Et bien si la population globale continue de croître en Belgique, le nombre de personnes en âge de travailler, soit la tranche des 15-64 ans se contracte, ce qui pose un double problème. D’abord parce qu’il y a une croissance de bénéficiaires de la sécu et une décroissance des contributeurs au système. Ensuite, parce qu’il reste, dans les 3 régions, ce qu’on appelle des fonctions critiques, des offres d’emplois qui ne trouvent pas preneurs. La venue de migrants en pleine force de l’âge et relativement diplômée peut contribuer à inverser la tendance.
Mais une telle intégration de réfugiés sur notre marché du travail ne va quand même pas se faire facilement ?
Non, notamment parce que nous sommes mauvais, en Belgique, pour intégrer les travailleurs qui ne ressemblent pas à l’idée que l’on peut se faire du Belge de souche. En Belgique, l'écart entre le taux d'emploi des nationaux et des ressortissants hors UE est un des plus élevés au sein de l'Union européenne. 68% des Belges ont un travail, mais seulement 40% des ressortissants hors UE en ont un. En clair, il y a vraiment une discrimination à l’embauche.
Si nous ne parvenons pas à bien intégrer les Belges d’origine étrangère sur le marché de l’emploi, comment le faire pour des réfugiés ?
Et bien, le Conseil Supérieur de l’Emploi appelle les autorités fédérales et régionales à renforcer la politique mise en œuvre pour intégrer ces personnes sur le marché du travail. Cela passe par le développement de réels parcours d’intégration, avec en priorité l’apprentissage d’une des 3 langues nationales, et ensuite de réelles passerelles vers le marché de l’emploi, un vrai travail sur les équivalences de diplômes aussi, trop souvent encore restrictives, voire corporatistes, une implication, voire une association des employeurs potentiels est souhaitable.
Enfin, reconnaissons que la rigidité de notre marché du travail, son coût et ses barrières à l’entrée, ne facilitent pas cette intégration. Sans prôner un statut au rabais, des réformes s’imposent pour permettre à ceux qui veulent absolument travailler, comme ces réfugiés, de pouvoir accéder plus facilement à ce job, qui est et qui reste, le premier pas vers l’intégration.
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