Les syndicats ont rencontré ce mercredi la direction de Carrefour dans le cadre de la première phase de la procédure Renault, initiée à la suite de l'annonce de la suppression de 1.233 emplois par l'entreprise la semaine dernière. C'était le tout premier conseil d'entreprise "de restructuration" d'une longue série. Les représentants syndicaux se sont confiés après la réunion. Nos journalistes Loïc Parmentier et se sont rendus sur place.
"Le conseil d'entreprise a été très tendu et la direction n'est pas venue avec des réponses concrètes mais un complément d'information. Tout cela reste très vague, sans plan commercial. On a l'impression que la direction veut nous balader", a indiqué Myriam Delmée, vice-présidente du Setca (Syndicat des employés, techniciens et cadres de la FGTB), à l'issue du conseil d'entreprise extraordinaire chez Carrefour à Evere. Un nouveau conseil d'entreprise est prévu le 7 février prochain. "Les informations que l'on nous donne s'apparentent à une deuxième annonce. Lorsque vous avez la vérité des chiffres dans les magasins, c'est quand même dur à recevoir. C'était une deuxième annonce dans l'annonce", s'est exprimée Delphine Latawiec, secrétaire nationale de la CNE (Centrale nationale des employés de la CSC).
"Les pertes d'emplois sont estimées entre 10 et 24-25 personnes par hypermarché touché mais cela reste vague et variable. Plusieurs services sont touchés au siège mais où et combien de postes?", explique Mme Delmée. "Finalement, on n'en sait pas beaucoup plus. Nous voulons des réponses chiffrées sur les magasins lors du prochain conseil d'entreprise".
Du côté du Setca, on ne prévoit pas d'actions dans l'immédiat "sauf si cela pouvait dégénérer dans les assemblées de travailleurs".
Myriam Delmée indique aussi que sur le dossier de la digitalisation, la direction n'a parlé que de l'introduction de caisses self-checkout.
Carrefour: "Il n'y a pas de deadline quelque part"
De son côté, le porte-parole de Carrefour, Baptiste Van Outryve, a également donné le point de vue de l'entreprise. "On veut avancer et on fera ça avec nos partenaires sociaux. Mais il n'y a pas de deadline quelque part. Par contre, je pense que pour chaque personne qui travaille chez nous, pour chaque employé, il est important de répondre le plus vite possible à la question que tout le monde se pose: est-ce que je travaillerai encore demain dans l'entreprise, oui ou non".
Vos commentaires