Les rémunérations et les subventions aux entreprises sont les deux catégories qui contribuent le plus au niveau relativement haut de dépenses publiques en Belgique, ressort-il d'une étude de la Banque Nationale de Belgique (BNB). Les subventions salariales sont particulièrement visées.
L'étude se penche sur l'année 2019. Les dépenses publiques représentaient 52,1% du PIB (produit intérieur brut, indicateur de la production de richesse) contre 47% en moyenne dans la zone euro. Cela fait de la Belgique le troisième pays dont les dépenses sont les plus hautes, derrière la France et la Finlande.
Pourquoi les subventions salariales ont augmenté?
Les subventions salariales ont connu une forte croissance au cours des 20 dernières années. Elles ont souvent été décidées afin de compenser le coût élevé de la main d'oeuvre, et notamment la lourde taxation du travail. L'étude pointe du doigt les dispenses de précompte professionnel (de compétence fédérale) et le système des titres-services (de compétence régionale) qui représentent plus de la moitié des subventions salariales.
"Dans le cas des subventions salariales, il est recommandé de réformer la charge fiscale élevée et complexe qui pèse sur le travail plutôt que de la corriger par des subventions. Par ailleurs, les dépenses relativement plus lourdes induites par le fonctionnement des administrations publiques posent la question de savoir si d'éventuelles économies supplémentaires sont encore possibles dans ce domaine", indique l'étude la BNB.
Les dépenses pour maladie, invalidité et vieillesse augmentent
L'étude épingle aussi les dépenses en protection sociale. En 2001, elles affichaient un écart nettement négatif par rapport aux pays voisins, qui est devenu nul entretemps. Les dépenses dans les catégories "maladie", "invalidité" et "vieillesse" ont augmenté tandis qu'elles ont diminué dans la catégorie "chômage".
Les dépenses en enseignement, considérées comme un facteur d'accroissement de la prospérité, sont importantes. Mais les performances calculées sur la base des indicateurs internationaux PISA montrent des résultats contrastés entre la Communauté française et la Communauté flamande, où ils sont meilleurs.
L'étude a été réalisée avant la crise sanitaire, qui a entraîné une hausse considérable des dépenses publiques. "Un autre défi sera d'empêcher que cette hausse devienne (en partie) persistante", souligne l'étude. "Il reste indispensable de placer systématiquement l'efficacité au cœur de l'action des administrations pour éviter un dérapage des dépenses, afin de créer des marges suffisantes pour relever de manière dynamique les défis qui se poseront à l'avenir", conclut l'étude de la BNB.
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