Ce matin dans a chronique BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh est revenu sur le départ-surprise du patron d’ING.
Rik Vandenberghe, le CEO d’ING Belgique quittera l’entreprise ce 28 février. Est-ce qu'on doit interpréter comme le capitaine qui quitte le navire au beau milieu de la tempête ? Pas nécessairement, même si de nombreux collaborateurs doivent le penser aujourd’hui. Tout d’abord parce que le navire n’est pas sans capitaine: il y a une large équipe de management à la barre de l’entreprise. On personnalise souvent la direction d’une entreprise sur une seule tête, ce n’est que rarement le cas, à fortiori pour une banque comme ING.
Mais pourquoi ce secret, comme le critiquent les syndicats ?
Que ce soit une fusion, comme Ahold avec Delhaize, ou le départ d’un CEO comme ici chez ING, cela ne se claironne pas sous tous les toits. Surtout quand celui-ci passe dans une autre très grande entreprise comme BESIX. Où cette fonction était ouverte depuis le mois d’avril l’année passée. La décision a plus que probablement été prise il y a plusieurs semaines déjà, ce qui a d’ailleurs certainement permis d’organiser la transition.
Est-ce qu’il aurait dû rester ?
Pourquoi ? Il est chez ING depuis 1984, il est unanimement ou presque apprécié dans la banque, ce n’est pas lui qui décidé de ce terrible plan de restructuration qui vise à dégager une rentabilité hors-norme dans le secteur bancaire. Après tant d’année où il a œuvré pour son employeur, il est forcé d’appliquer un plan qui va quasiment supprimer un emploi sur trois. Un plan qu’il ne cautionne sans doute pas. Lorsqu’il a été récemment interviewé sur Bel RTL, nous l’avons senti mal à l’aise … ce dont a témoigné aussi sa communication assez maladroite.
Mais est-ce qu’il n’aurait pas dû démissionner avant l’annonce de ce plan ? Ou juste après ?
Oui, on peut lui faire ce reproche. Mais alors il aurait laissé vraiment l’entreprise sans capitaine. On peut aussi penser qu’il a voulu respecter son conseil d’administration et ne pas rendre la situation encore plus difficile en critiquant ouvertement le plan de restructuration, ou en exprimant ses divergences stratégiques avec la direction hollandaise. Ou encore, plus prosaïquement que tout n’était pas réglé chez BESIX son futur employeur.
Que va-t-il se passer à présent ? Qui va diriger ING Belgique ?
3 solutions sont possibles. Soit un des adjoints actuels de Rik Vandenberghe, ce qui serait la solution de la continuité, notamment dans la négociation avec les syndicats. Soit un manager hollandais de la banque. Soit encore une sorte de manager de crise, habitué aux restructurations, ce qui ferait hurler à juste titre les syndicats. Attendons…
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