Ce matin, dans sa chronique Bel RTL éco, Bruno Wattenbergh a parlé des travailleurs indépendants. Le rapport 2015 de l’INASTI, qui est l’organisme de sécurité sociale des indépendants, comme l’ONSS l’est aux salariés, a été publié jeudi.
Le rapport 2015 de l’INASTI, l’organisme de sécurité sociale des indépendants, a été publié hier, que peut-il nous apprendre sur l’évolution des indépendants en Belgique?
Et bien que 2015 s’est plutôt bien passé puisque l’on constate à nouveau une petite augmentation du nombre de travailleurs indépendants. 2%, c’est peu mais c’est une croissance supérieure à celle de la population active. Le nombre de starters est lui aussi à nouveau en hausse et a dépassé la barre des 100.000 nouvelles créations d’activité l’année passée. Autre élément remarquable, 93.500 pensionnés continuent d'exercer une activité indépendante, un chiffre en hausse également.
Cela fait combien d’indépendants aujourd’hui en Belgique au total?
Fin 2015, nous étions à 1.035.000 travailleurs indépendants en Belgique, dont 65% d’hommes, ce statut reste donc fort masculin, mais la croissance est plus forte aujourd’hui chez les femmes que chez les hommes.
Mais là, vous comptabilisez tous les indépendants, y compris ceux qui sont indépendants en complémentaire?
Oui. Il y a grosso modo 700.000 indépendants en principal, et 240.000 en complémentaire, ces derniers cumulent donc une activité salariée avec une activité indépendante, le solde 93.000 ce sont les pensionnés indépendants dont je parlais à l’instant. Rappelons d’ailleurs que si les indépendants en complémentaire cotisent, ils n’ouvrent pas de droits, ils paient en quelque sorte pour pouvoir concurrencer les indépendants en activité, une manne non négligeable d’ailleurs pour le financement du statut social de ces indépendants. A noter que la FGTB a annoncé hier que le gouvernement fédéral voulait permettre aux chômeurs indemnisés de travailler pendant la journée comme indépendant à titre complémentaire.
Que recouvre concrètement la sécurité sociale des travailleurs indépendants?
Les pensions qui représentent près de 60% des dépenses de sécurité sociale des indépendants, ensuite il y a les soins de santé, 34% des dépenses, l’incapacité de travail, pour un petit 7% et il y a enfin les allocations familiales et l'assurance faillite. Le chômage est bien sûr exclu de ces dépenses puisque que les indépendants n’y ont pas directement droit, même si, dans certains cas, ils peuvent indirectement y prétendre grâce à un passé de salarié.
Qui finance ce régime de sécurité sociale des indépendants?
En gros les indépendants le financent eux-mêmes à raison de plus ou moins 67%. Comme ce n’est pas suffisant, et comme pour les travailleurs salariés, l’Etat doit donc intervenir. 22% du coût de ce régime de sécurité sociale sont donc subventionnés directement par l’Etat et les derniers 11% proviennent de ce qu’on appelle le financement alternatif de la sécurité sociale, c'est-à-dire des recettes provenant de la TVA et du précompte mobilier. En synthèse, c’est un peu la TVA qui vient boucher les trous de ce statut. Dernière chose à retenir sur ce financement, c’est que les cotisations des indépendants sont en hausse.
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