Economie: ce jeudi nous évoquons un télétravail un peu particulier, au soleil, à la montagne ou à la mer...
Imaginons un instant que je télétravaille toute la semaine sans jamais retourner au bureau. Pourquoi ne pas le faire d’une plage d’Espagne ou de Grèce ? Ce n’est pas du tout impossible. Et j’entends ce désir régulièrement chez nombre de jeunes travailleurs.
C’est donc possible, à condition de ne pas partir trop longtemps et d’accepter certaines contraintes administratives. En fait, la règle logique est de payer vos impôts dans le pays où vous résidez. Si vous restez trop longtemps à l’étranger, votre pays de télétravail pourrait donc vous réclamer des impôts et vous seriez alors imposé une fois en Belgique et une fois là où vous travaillez. Ce qui, reconnaissez-le, serait détestable.
Mais ce n’est pas automatique ?
En pratique, si vous restez moins de 183 jours à l’étranger et si vous êtes payé de Belgique par votre employeur, vous ne risquez pas grand-chose. Cette règle des 183 jours fait partie intégrante des accords fiscaux que les pays ont passés entre eux pour éviter la double imposition sur le revenu. Faites cependant bien attention avec cette règle car parfois, il faut effectuer les calculs par année civile, par année d’imposition ou par période de 12 mois. Et attention, il s’agit toujours de jours de séjours !
Quelles sont les contraintes administratives ?
Vous continuez à être employé, donc à être couvert par une assurance 'accident de travail' qui vous couvre à votre domicile. Nous en avons parlé dans une chronique l’année passée. Idéalement, vous devriez en parler avec votre employeur, recevoir son accord et envisager qu’il informe l’assureur qui couvre les accidents de travail.
Autre élément qui peut s’avérer gênant: vos soins de santé. Médecins, prescriptions, etc… chaque pays européen a ses propres mécanismes de couverture et de remboursement. Toutes les interventions médicales ne seront pas nécessairement couvertes par la sécurité sociale belge. Ni par votre assurance maladie de la mutuelle qui couvre surtout les premiers soins. Des éléments à vérifier également avec votre employeur et votre mutuelle.
Enfin, il reste un risque de restriction de voyage, de quarantaine qui pourrait limiter les allers-retours possibles. Ou encore de lock-down dans le pays où vous vous trouvez.
Bref, télétravailler au soleil c’est possible, mais cela n’est pas une évidence… et cela doit s’organiser.
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