Le procès des attentats de Bruxelles va être reporté de plusieurs semaines. Une douche froide pour les victimes car cela fait des semaines qu'elles s'y préparent.
Pour Manuel, la nouvelle est difficile à encaisser. "La justice de notre pays, c'est incroyable. Y'a rien qui marche", lâche-t-il. Ce bagagiste de Zaventem a vu une bombe exploser à quelques mètres de lui. Son visage est brûlé, ses jambes sont lourdement touchées. 34 opérations plus tard, Manuel ne peut toujours pas marcher sans assistance. "C'est dur pour nous. On attendait cette audience avec impatience", confie-t-il.
Comme lui, de nombreuses victimes sont en colère aujourd'hui. Pierre a perdu sa fille, Aline, dans l’attentat de Maelbeek. Depuis 6 ans, il attend la tenue du procès. "Emotionnellement, c'est difficile de se reporter à plusieurs semaines ou plusieurs mois. Pour finir, on ne sait pas", témoigne ce père.
Pour les victimes et familles des victimes, le procès est une étape importante vers le deuil et la guérison. Philippe a perdu sa sœur, Fabienne. Le report du procès est une épreuve. "On a encaissé beaucoup de coups. À chaque fois, on a surmonté. On va surmonter de nouveau mais cela reste très désagréable", souffle-t-il. Comme Philippe, certaines victimes redoutent que le procès des victimes devienne celui des avocats.
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