Après enquête, le parquet en est convaincu: la juge Karin Gérard a inventé son agression pour escroquer l'assurance

Le parquet général de Bruxelles a bouclé son enquête après l'agression supposée de la célèbre juge Karine Gérard. Pour rappel, la magistrate avait affirmé s'être fait agresser et voler ses bijoux en janvier 2016, alors qu'elle sortait du Palais de Justice. Elle avait décrit les auteurs présumés comme trois individus de type slave. Elle avait fait état de blessures - un nez fracturé, une lèvre suturée et une commotion cérébrale - et du vol de ses bijoux.

Le parquet de Bruxelles avait ouvert une enquête à la suite de ces déclarations mais a indiqué la semaine dernière qu'aucun élément de l'enquête n'avait pu, à ce stade, confirmer les déclarations de la présidente de la cour d'appel. Le parquet de Bruxelles a ensuite transmis une copie du dossier au parquet général, qui a alors décidé d'ouvrir une enquête sur Karin Gérard elle-même.

Cette dernière avait notamment déclaré le vol auprès de son assurance pour un montant de quelques milliers d'euros. Le parquet général a à présent terminé son enquête et transmis le dossier au ministre de la Justice afin que ce dernier le transmette à la Cour de cassation.

Le parquet général pense qu'elle a essayé d'escroquer l'assurance. La juge aurait inventé son agression, les coups et blessures et le vol de bijoux pour un préjudice total de 60.000 euros selon les journaux SudPresse.


Quelle est la suite de la procédure?

C'est la cour de cassation qui va se saisir du dossier, un privilège lié au métier particulier de la prévenue.

Là, trois possibilités:

- soit il faut plus d'éléments et la cour demande des devoirs complémentaires

- soit les éléments ne tiennent pas la route et la cour clôture l'affaire

- soit la cour renvoie le dossier à un juge du fond et dans ce dernier cas, elle risque la radiation et la perte de sa pension.


Les avocats de Karin Gérard: des soupçons indignes et risibles

Les avocats de Karin Gérard estiment pour leur part que les soupçons pesant sur leur cliente sont indignes et risibles. "Karin Gérard s'interroge sur les motivations réelles du parquet général qui de toute évidence la prend en otage dans un conflit opposant, à la cour d'appel, la magistrature assise à la magistrature debout", ont-ils indiqué dans un communiqué.