D'après Didier Reynders, Salah Abdeslam était prêt à refaire quelque chose. Le ministre des Affaires étrangères se base sur les armes retrouvées mardi dernier à Forest, mais aussi sur d'autres éléments. Il ne veut pas en dire plus et renvoie vers le parquet.
Salah Abdeslam "était prêt à refaire quelque chose" à Bruxelles après avoir participé aux attentats de Paris, a affirmé dimanche le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders. "Les premiers commentaires venant de Salah Abdeslam hier (samedi) étaient qu'il voulait aller au Stade de France et qu'il allait se faire exploser, mais il ne l'a pas fait. Et l'autre information est qu'il était prêt à refaire quelque chose à Bruxelles", a déclaré M. Reynders lors d'un colloque international organisé à Bruxelles par l'institut américain German Marshall Fund (GMF), qui a cité les propos du chef de la diplomatie belge dans un communiqué.
Plus de trente personnes impliquées dans les attentats de Paris, selon Reynders
"Et c'est peut-être la réalité parce que nous avons trouvé beaucoup d'armes, des armes lourdes au cours des premières investigations, et nous avons trouvé un nouveau réseau autour de lui à Bruxelles", a poursuivi le ministre. "Après les attaques terroristes de Paris, j'avais dit à une chaîne de télévision aux Etats-Unis que nous cherchions dix personnes avec des armes lourdes. Nous en avons bien plus que ça depuis novembre, et pas seulement en Belgique mais aussi en France. Nous sommes sûrs pour l'instant d'avoir trouvé plus de trente personnes impliquées dans les attaques de Paris, mais nous sommes convaincus qu'il y en a d'autres", a-t-il affirmé, lors du dernier jour du 11e Forum de Bruxelles organisé par le GMF.
Quatre mois de cavale pour l'ennemi public numéro un
Salah Abdeslam, un Français de 26 ans vivant en Belgique, avait abandonné une ceinture explosive dans le sud de la capitale française, appelé à la rescousse deux amis bruxellois et échappé à trois barrages policiers sur la route vers la capitale belge, où sa trace s'était perdue. Il a été arrêté vendredi dans la commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale. Il a été inculpé le lendemain de "participation à des assassinats terroristes" et de "participation aux activités d'un groupe terroriste" par la justice belge, puis incarcéré dans la prison haute sécurité de Bruges (nord-ouest).
Un rôle à éclairer
Outre sa possible intention de se faire exploser au Stade de France, Salah Abdeslam apparaît également "comme ayant eu un rôle central dans la constitution des commandos du 13 novembre", en participant à l'arrivée de certains jihadistes en Europe, et "dans la préparation logistique des attentats", a indiqué samedi soir le procureur de Paris François Molins. Il a notamment acheté le matériel nécessaire à la confection des ceintures explosives et loué le véhicule utilisé par le commando du Bataclan et un appartement en banlieue parisienne, a détaillé le procureur français.
Depuis la mi-novembre, 13 personnes, en comptant Salah Abdeslam et un complice, connu sous les faux noms de "Mounir Ahmed Alaaj" et "Amine Choukri", interpellé en même temps que lui, ont été arrêtées et inculpées en Belgique dans le cadre de l'enquête sur les attentats de Paris. Dix d'entre elles sont toujours en détention provisoire.
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