Le procès d'Arnaud Dubois s'ouvre ce lundi devant les Assises de Namur. Il devra répondre du meurtre de son ancienne petite amie, Maud Lebeau...
Ce jour de décembre 2013, Olloy-sur-Viroin est sous le choc en apprenant le meurtre de Maud, une enfant du pays. L'agression est particulièrement sordide : la victime avait été découverte avec quatorze plaies à l'arme blanche localisées au niveau thoracique et abdominal, des traces de coups à l'oeil et des marques d'une compression des voies aériennes.
Malgré l'intervention des secours, l'adolescente avait succombé à ses blessures sur place. Les soupçons s'étaient rapidement portés sur Arnaud Dubois. Le jeune couple s'était rencontré au printemps 2013 et avait renoué peu de temps avant le drame après plusieurs ruptures.
Un violente dispute d'amoureux
Juste après les faits, Arnaud Dubois avait été retrouvé caché dans une garde-robe avec du sang sur lui dans une chambre de l'habitation où il vivait avec son père et où le meurtre a eu lieu. Après plusieurs variations dans ses déclarations, Arnaud Dubois avait expliqué au juge d'instruction le 25 décembre qu'il avait souhaité avoir une relation sexuelle la veille avec Maud Lebeau, mais que cette dernière avait refusé. D'après lui, Maud l'avait giflé et il lui avait infligé un coup de poing à l'oeil. Il l'avait ensuite empoignée au niveau du cou (ou étouffée avec un oreiller, le procès permettra de clarifier notamment cet élément) l'empêchant d'appeler à l'aide et lui avait porté plusieurs coups avec un couteau de cuisine qui se trouvait sous son oreiller.
Concernant les raisons de son geste, elles sont multiples, mais peu précises. Il a expliqué qu'il n'avait pas apprécié que Maud Lebeau refuse d'entretenir des relations sexuelles et qu'il avait aussi agi par crainte que Maud Lebeau raconte à son père qu'ils avaient eu leur première relation sexuelle quelques jours avant. Il a ajouté qu'il était fâché d'avoir été laissé seul par sa famille alors que c'était Noël et qu'il ne voulait pas que Maud Lebeau reparte également, afin qu'elle "soit à lui, rien qu'à lui". Arnaud Dubois avait en effet été contraint de rester plusieurs jours seul chez lui, car il s'était disputé avec la compagne de son père et cette dernière avait refusé qu'il les accompagne aux fêtes de Noël qu'ils allaient célébrer à Bruxelles.
Des antécédents graves et une personnalité perturbée
Les antécédents judiciaires et la personnalité d'Arnaud Dubois ne jouent pas en sa faveur. Il a notamment été jugé pour des tentatives de vols, des menaces et des faits de rébellion armée. Il est peu apprécié dans le village d'Olloy-sur-Viroin en raison de divers larcins qu'il a commis ainsi que de son comportement agressif.
Avant son départ pour réveillonner à Bruxelles, le père d'Arnaud Dubois avait caché tous les couteaux dans la cave comme son fils aimait beaucoup les armes et qu'il allait rester seul quelques jours. A noter que le 24 décembre en début d'après-midi, Arnaud Dubois avait fait une tentative de suicide. Il s'était montré à sa fenêtre avec un fusil en disant qu'il en avait marre et qu'il allait mettre fin à ses jours. Il avait expliqué aux policiers qu'il avait eu l'impression d'être abandonné par sa famille pour Noël. Les agents de police avaient dû le réconforter et parlementer avec la maman de Maud Lebeau pour que la jeune fille puisse passer chez lui pour lui remonter le moral.
Après cet incident, les policiers étaient repartis avec un fusil, une baïonnette et neuf couteaux de cuisine exhibés par Arnaud Dubois. Malgré ces agissements et ces traits de personnalité interpellants, les experts n'ont par relevé de déséquilibre mental rendant Arnaud Dubois irresponsable du contrôle de ses actes.
L'accusé sera défendu par Me Michaël Donatangelo et les parties civiles seront représentées par Me Blaise Ghesquière. Les débats sur le fond débuteront le lundi 11 avril et seront présidés par Philippe Gorlée. Le procès devrait durer une semaine.
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