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Ali Oulkadi a conduit Salah Abdeslam dans Bruxelles, le lendemain des attentats: "Il aurait dû le dénoncer mais il a eu peur"

 
Bruxelles
 

Mandat d’arrêt confirmé pour Ali Oulkadi. L’homme a véhiculé Salah Abdeslam, suspect-clé des attentats de Paris, dans Bruxelles au lendemain des attaques. Il affirme qu'en quittant Salah Abdeslam, ce dernier lui a affirmé que c'est la dernière fois qu'ils se voyaient. Eric Van Duyse et Eric Poncelet ont rencontré l’avocat d’Ali Oulkadi pour le RTLINFO 19H.

La chambre du conseil du tribunal de première instance s'est prononcée au sujet d'Ali Oulkadi, le convoyeur de Salah Abdeslam. Elle a confirmé sa détention préventive. L'homme a été inculpé lundi pour avoir conduit Salah Abdeslam, un suspect-clé toujours en cavale, dans Bruxelles au lendemain des attentats de Paris. Son avocat a démenti vendredi que son client ait participé aux attentats. Même s'il reconnaît avoir conduit Salah Abdeslam, Ali Oulkadi "conteste formellement ses inculpations" de participation aux activités d'un groupe terroriste et d'assassinats terroristes, a expliqué Me Olivier Martins à des journalistes après une audience au Palais de justice de Bruxelles, au cours de laquelle il a réclamé la remise en liberté de son client.

Salah Abdeslam a affirmé à l'homme qui l'a véhiculé dans Bruxelles le lendemain des attentats de Paris, le samedi 14 novembre dans l'après-midi, que son frère Brahim s'était fait exploser. Il n'a en revanche rien révélé sur sa propre implication dans les faits, a indiqué vendredi Me Olivier Martins, l'avocat d'Ali Oulkadi, le convoyeur de Salah. Oulkadi comparaissait ce vendredi devant la chambre du conseil de Bruxelles en compagnie d'un autre homme, Abdeilah Chouaa. 

Selon Me Martins, son client aurait été appelé samedi vers 13h00 pour aller chercher un ami à la station de métro Bockstael, à Laeken. "Il ignorait qu'il s'agissait de Salah et ne l'a pas reconnu de suite quand il est arrivé sur les lieux car il portait un bonnet. Dans la voiture, Salah lui a raconté que son frère Brahim avait tué des gens à Paris et s'était fait explosé. Pour mon client, un ami de jeunesse des deux frères, ce fut un choc. Il n'y comprenait rien et ne pouvait plus raisonner clairement", a indiqué Me Martins.

"Salah lui a demandé de l'amener à Schaerbeek et mon client s'est exécuté. Ils se sont arrêtés en cours de route dans un café." L'avocat insiste sur le fait que son client n'est d'aucune façon impliqué dans les préparatifs ou l'exécution des attentats de Paris. "Il était à Bruxelles durant la soirée de vendredi 13 novembre, n'a aucun antécédent judiciaire et n'est absolument pas radicalisé. Quand il a appris que Salah était recherché, il aurait dû se dénoncer et relater son histoire mais il a eu peur et a été mal conseillé à ce moment-là."

Me Martins a demandé vendredi la remise en liberté de son client et la chambre du conseil se prononcera plus tard dans la journée à ce sujet. La chambre du conseil se prononcera également au sujet d'Abdeilah Chouaa, le deuxième suspect qui comparaissait vendredi. Son avocat, Me Guylain Mafuta-Laman, ne souhaite pas faire de déclaration.


 

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