Une opération de police a été menée la nuit de dimanche à lundi, à Rocourt, dans l’entité de Liège. Nicolas et sa mère s'en souviendront. Ils ont vu les unités spéciales débarquer chez eux, forcément lourdement armés, à l'aube. Une intervention musclée… pour rien. Les dégâts matériels sont importants. Et sur le plan psychologique, ils sont traumatisés. Vincent Jamoulle et Marc Evrard les ont rencontrés pour le RTLINFO 19H.
Lundi matin, 5 heures, Nicolas est réveillé par des détonations. Il ouvre la fenêtre de sa chambre. "A cet endroit-ci, j’avais des snipers en face de moi. Donc pour moi c’était fait, j’étais mort, c’était la guerre, j’ai regardé derrière, la maison était encerclée, il y avait des points verts sur moi, mon frère, sur toute ma famille".
Nicolas et son beau-père sont allongés dehors à plat ventre dans l’herbe. Il fait environ 0 degré. Sa maman et son frère peuvent rester debout. "On était tous en joue, et mon fils a voulu se lever un peu à un moment, et tout de suite on est arrivé, on lui a mis une arme sur la tête".
"J’ai demandé à un policier, pour me faire menotter et mettre dans un combi de police parce qu’il faisait froid, et on m’a dit, toi garde la tête droite et tais-toi", ajoute son fils.
Des cartouches spéciales démolition ont été utilisées par les policiers pour rentrer. Les serrures n’ont pas résisté, les murs derrière la porte en gardent des traces. Les volets du salon ont également été touchés. "Ils ont tiré deux balles dans le volet", explique la mère. Les dégâts matériels sont estimés à 10.000 euros.
Plus tôt, vers 19 heures dimanche soir au volant de la BMW de la maman de Nicolas, des policiers ont cru apercevoir Salah Abdeslam. "Je l’ai reconnu, je roulais un peu trop vite, j’ai vu la police au loin dans les travaux, j’ai ralenti, je suis passé à côté d’eux à 30 km/h, je les ai regardés, mais je n’ai pas commis de délit de fuite, il n’y a eu aucune sirène, il n’y a rien eu du tout".
10h30 plus tard, les policiers fédéraux ne peuvent que constater leur erreur. Ils s’en vont sans s’excuser. "Rien du tout, la porte a été fracturée, les fenêtres cassées, ils sont partis, ils ont tout laissé comme ça, ils n’ont pas sécurisé, rien".
En plus des dégâts matériels il y a les séquelles psychologiques. La famille compte porter l’affaire en justice.
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