Ce matin, pour la première fois, un homme a été jugé pour avoir bravé les interdictions liées au confinement. Il est passé devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Un récidiviste qui risque une condamnation à des travaux d'intérêt général.
C'est la première fois qu'il a affaire à la justice. Ce jeune homme au casier judiciaire vierge, s'est fait contrôler à plusieurs reprises dans les rues de sa commune.
La première fois, pensant que les pharmacies étaient fermées, il s'était rendu chez un ami pour obtenir un médicament. "Je ne savais pas que les pharmacies étaient ouvertes avec toutes les fermetures qu’il y avait", explique naïvement le jeune homme. "Mais on se renseigne hein !", rétorque Luc Hennart, président du tribunal de Première instance de Bruxelles.
Le jeune homme semble mal connaître les mesures édictées par le gouvernement. Quelques jours plus tard, la police le contrôle en présence d'un ami qui l'héberge. "Pourquoi a-t-il fallu à 2, 3 reprises que les policiers vous fassent des remarques ?", demande le juge. "Le non-respect des mesures liées au Covid, ce n’était pas mon choix, ce n’était pas voulu", répond le jeune homme qui pensait qu’il pouvait se promener avec son ami, étant donné qu’il logeait chez lui quelques jours.
La police reproche aussi à ce jeune homme de s'être rebellé, ce qu'il conteste fermement. Son casier judiciaire devrait rester vierge en échange de travaux d'intérêt public.
La méconnaissance des règles semble être encore un problème au sein de la population
En témoigne ce passant de 23 ans qui vient juste de se faire réprimander par la police. Il se rendait chez sa petite amie.
"Rien que faire le chemin entre chez moi et ma petite amie, ça me fait du bien, vous comprenez ?, dit le jeune homme. Mais même ça, les policiers m’ont dit qu’on ne pouvait pas. Alors je vais rentrer chez moi", se résigne ce jeune qui a déjà eu une amende de 250 € parce qu’il circulait en voiture avec une connaissance (avec laquelle il ne vivait pas).
Les policiers lui feront une fleur pour cette fois-ci. Mais gare aux prochaines fois: les récidivistes s'exposent à 4.000 euros d'amende maximum et 3 mois de prison.
Un homme rappelé à l'ordre à cinq reprises à Courtrai
Si certains méconnaissent les règles, d’autres les ignorent sciemment. Outre à Bruxelles, de tels cas ont été répertorié à Namur, Liège et en province de Luxembourg. A Courtrai, en Flandre occidentale, la police a rappelé à l’ordre un homme de 21 ans à cinq reprises, en vain. "Nous voyons dans notre système de reconnaissance de plaques d’immatriculation que l’individu était présent dans notre zone des dizaines de fois, explique Filip Devriendt, chef de corps de la police de Courtrai. Il ne pouvait pas justifier cela (il habite dans une autre ville, ndlr). La dernière fois, il a été arrêté à 17h, a reçu un pv, et à 18h, il était à nouveau arrêté par un autre agent de police". Résultat, la police a saisi sa voiture et la conserve jusqu’à la fin des mesures liées au coronavirus. "C’est légal car c’est prévu par le règlement de police, confirme Vincent Van Quickenborne, bourgmestre de Courtrai. Et avec a nouvelle loi communale, je peux prendre de telles mesures si nécessaire".
Comme tout multirécidiviste, le conducteur de 21 ans risque une amende pouvant atteindre 4.000 euros et 3 mois de prison. Par ailleurs, ses cinq PV dressés restent maintenus à hauteur de 250€ chacun.
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