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Coronavirus: Antonio, un étudiant namurois, peut-il rejoindre le sud de la France pour revoir sa petite amie?

Coronavirus: Antonio, un étudiant namurois, peut-il rejoindre le sud de la France pour revoir sa petite amie?
©Belga
 
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Le coronavirus en Belgique et dans le monde entier chamboule fortement le quotidien de nombreux individus. Pour contrôler la propagation du covid-19, des mesures de confinement ont été imposées chez nous depuis plus de trois semaines, ce qui a notamment eu comme conséquence de séparer des couples ne vivant pas sous le même toit. Certains se retrouvent éloignés par plusieurs centaines de kilomètres. Antonio se demande s’il peut passer la frontière pour revoir sa petite amie qui a rejoint sa famille en France.

Antonio vit "dans l’incertitude" depuis le début du confinement. Prié de rester confiné chez lui à Namur, l’étudiant, qui tient à garder son anonymat, a vu sa petite amie rejoindre sa famille il y a plus de trois semaines. Si les nombreux moyens de communication permettent à ce jeune couple de s’envoyer des nouvelles très régulièrement, Antonio commence à "trouver le temps long". Il raconte sa réaction quand il a appris qu’il allait être éloigné de Melissa.

"Ma copine étudie en Belgique et nous sommes ensemble depuis un an. Il y a eu beaucoup d’hésitations, sur le fait d’aller chez elle en France ou si elle allait rester en Belgique. On s’est finalement dit qu’on allait rester dans nos familles en se disant que la situation n’allait pas durer", confie-t-il. "Puis on a appris qu’on se dirigeait vers une prolongation du confinement. Je ne me suis jamais dit que j’allais passer frauduleusement la frontière et risquer une grosse amende."

On s'était dit qu'on se reverrait dans un mois

Le Namurois scrute "tous les jours les médias" pour s’informer, et en espérant voir la situation évoluer favorablement en vue de pouvoir retrouver au plus vite sa petite amie.

"C’est beaucoup d’incertitude car même si on voit que la situation est plus ou moins sous contrôle, on se demande si les frontières vont bientôt rouvrir et dans combien de temps"

Il se dit en tout cas prêt à prendre la route dès que possible. "Si on peut se voir, ce serait pour changer d’endroit de confinement. Si je reçois le feu vert, je serais prêt à partir demain et rouler toute la journée pour aller la rejoindre et me confiner chez elle", assure-t-il.

Comment vit-il la séparation ? "Je ne la vis pas spécialement sereinement. Au début, c’était difficile. On a tous les deux accepté la situation. On s’était dit qu’on se reverrait dans un mois, mais on va arriver mi-avril et on sent bien que la situation va se prolonger. Si c’est le cas, va-t-on pouvoir se voir ? S’il y a confinement prolongé ou un dé-confinement partiel en Belgique, est-ce que je vais pouvoir malgré tout bouger en France ? Si on me donne une attestation de déplacement dérogatoire, je ferai une fois le trajet. C’est loin donc je n’ai aucun intérêt à faire des allers-retours."

Antonio peut-il donc passer la frontière ? La réponse est, malheureusement pour lui, négative.

Le call-center du centre de crise indique "qu'il n’a pas le droit de le faire et risque une grosse amende que ce soit en Belgique ou en France".

"L'étudiant ne pourra pas justifier son déplacement comme étant essentiel. En Belgique, aller voir sa compagne qui habite sous un autre toit, même si ce n’est pas recommandé, ce n’est pas interdit. Cela peut être considéré comme un déplacement essentielMais les Français ont mis d’autres règles. Si des personnes étrangères veulent rentrer en France pour certaines raisons, ils doivent remplir un document et remplir certaines conditions (voir ci-dessous)", précise Benoît Ramacker, porte-parole du Centre de crise. 

Depuis le 20 mars dernier, la frontière franco-belge est fermée pour tout déplacement non essentiel. Des contrôles sont effectués sur les voies routières et les sanctions en cas de non-respect des mesures peuvent aller jusqu’à 4.000 euros d’amende et/ou trois mois de prison, avait précisé Mark De Mesmaeker, le commissaire général de la police fédérale.

Une attestation nécessaire pour entrer sur le territoire français

La France a donc instauré un confinement strict sur son territoire jusqu’au lundi 11 mai et les voyageurs entrant sur le territoire seront tenus d'être munis d'une attestation.

"Une attestation qui doit être, selon les cas, complétée par une attestation de déplacement dérogatoire, d’un justificatif de déplacement professionnel, d’un justificatif (c’est-à-dire une preuve admissible justifiant le motif de déplacement), d’une attestation de domicile (c’est-à-dire un document prouvant votre lieu de résidence frontalier) ou plusieurs de ces documents", indique le centre de Crise en Belgique.

Trois attestations différentes ont été mises en ligne:

- pour un voyage depuis l'étranger vers la France métropolitaine (le territoire européen de la France),

- pour un déplacement depuis l'étranger vers une collectivité d'Outre-mer,

- pour un déplacement de la France métropolitaine vers les Outre-mer.

Les deux premiers formulaires proposent trois profils: le ressortissant de pays tiers, le ressortissant de pays de l'Union européenne et assimilés (Royaume-Uni, Islande, Liechtenstein, Norvège, Andorre, Monaco, Suisse, Saint-Marin, Saint Siège) et le ressortissant de nationalité française.

Pour les deux premiers cas de ressortissants, afin d'être autorisés à entrer sur le territoire français, les voyageurs devront remplir l'une des conditions suivantes:

- avoir sa résidence principale en France ainsi que leurs conjoints et leurs enfants,

- être en transit pour rejoindre sa famille,

- être professionnel de santé aux fins de lutter contre le covid-19,

- être transporteur de marchandises,

- être d'un équipage des vols passagers et cargo rejoignant sa base de départ,

- être personnel de mission diplomatique ou d'organisation internationale,

- être travailleur frontalier aux frontières intérieures terrestres.


 

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