L.S. et M.C., anciens collaborateurs de Bernard Wesphael, ont décrit jeudi devant la cour une personne "pas colérique". "Je ne l'ai jamais vu s'énerver, pourtant Dieu sait si, parfois, il aurait pu", a déclaré le premier.
L.S. est devenu est 2004 le collaborateur parlementaire de l'accusé, et l'est resté jusqu'en 2014. "Il nous arrivait de boire un verre, mais il n'avait pas de problème particulier" avec l'alcool, raconte-t-il. "Nous avions d'excellents rapports, qui n'étaient pas hiérarchiques." Le témoin ajoute que son mariage avec Véronique Pirotton avait été pour lui "une surprise", mais Bernard Wesphael lui parlait peu de sa vie privée.
"Je ne l'ai jamais vu se mettre en colère"
M.C. a travaillé avec lui pendant 20 ans, mais elle l'a connu avant. Elle est une amie de la première femme de Bernard Wesphael, Acia. "Ils étaient très amoureux." Lors de leur séparation, après plusieurs années de mariage, "il l'a aidée à partir dans les meilleures conditions possibles. Ils habitaient tout près, il n'y avait pas de problèmes entre eux deux. Encore aujourd'hui, ce sont deux personnes qui ont de bons souvenirs ensemble." "Je ne l'ai jamais vu se mettre en colère. A la limite, c'est moi qui gueulait et lui qui se taisait!", explique-t-elle encore. Outre sa fonction de collaboratrice, la témoin était devenue l'amie de l'accusé, "sa confidente". "C'est quelqu'un de gentil, qui faisait facilement confiance."
Son mariage avec Véronique Pirotton avait suscité des questions
Au sujet de son mariage avec Mme Pirotton, M.C. précise ne pas avoir compris. "Quelqu'un de 55 ans ne se marie pas en deux mois! On savait, par réputation à Liège, qu'elle faisait partie des gens qui avaient des problèmes d'assuétudes, qu'elle était malade." "J'ai eu l'impression que leur mariage a été un marché de dupes. Il donnait l'impression que c'était quelqu'un qui avait les moyens, or c'est faux, ce n'est pas parce qu'on est parlementaire qu'on est riche. Elle pensait qu'il allait financer les travaux de sa maison, qu'ils allaient acheter un appartement de luxe, aller au restaurant,... Mais Bernard ne répond pas à ces critères-là, il n'avait pas l'envergure financière nécessaire. Lui rêvait d'un grand amour, il pensait qu'il avait rencontré la femme idéale, mais ça n'existe pas!" Elle indique qu'elle ne l'a jamais vu saoul. Parfois, il était joyeux, et à ce moment-là "c'est bien simple, il tourne les talons et il s'en va. Il ne prend même pas sa voiture".
L'avocat général a ensuite interpellé Bernard Wesphael au sujet des quelques fois où il n'avait pas dormi chez Véronique Pirotton alors qu'elle n'allait pas bien. "C'est un peu contradictoire avec ce que vous nous avez raconté au sujet de la mer, que vous ne vouliez pas l'abandonner, non?" "Je suis parti quelques fois c'est vrai, j'avais besoin de souffler. Je retournais chez moi, j'ai été une seule fois à l'hôtel. Je veux dire que j'ai essayé par tous les moyens de l'aider systématiquement à sortir de la situation dans laquelle elle se trouvait. Le nombre de fois où nous n'avons pas passé la soirée ensemble est très limité", a-t-il répondu. "Ces raccourcis me sont insupportables", a rétorqué Me Mayence. "Victor en est le meilleur témoin. Bernard Wesphael était présent lors de ces crises et il est resté. Il est peut-être parti quelques fois, mais à côté de cela, il était là aussi à d'extrêmes nombreuses reprises dans des situations difficiles. Je ne voudrais pas qu'on fasse des assimilations avec ce qui se passe à Ostende!"
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