Les enquêtes antiterroristes se poursuivent sans relâche. Souvenez-vous, le 12 août dernier, une vaste opération de police était menée, sans succès, pour tenter d’arrêter Oussama Atar, ce belgo-marocain, cerveau présumé des attentats de Bruxelles. Nous sommes aujourd’hui en mesure de vous révéler que son frère, Yassine Atar était en possession d’une clef qui donnait accès à une planque utilisée par les terroristes à Schaerbeek. Benjamin Samyn et Thomas Kinet ont mené l’enquête sur ces informations.
C’est au numéro 86 de la rue Henri Bergé à Schaerbeek que les ceintures d’explosifs ayant servi aux attentats de Paris avaient été confectionnées. C’est également là que Salah Abdeslam s’est caché pendant plusieurs semaines. Les enquêteurs ont découvert que Yassine Atar était en possession d’une clé ouvrant la porte de l’immeuble. L’homme qui est actuellement sous mandat d’arrêt a été arrêté le 27 mars dernier et est le cousin des frères El Bakraoui, kamikazes des attentats de Bruxelles. Des résidus d’explosifs ont également été détectés sur Yassine.
Le hasard de la clé?
Notre journaliste Benjamin Samyn a tenté de savoir si ces deux éléments prouvaient sa culpabilité. Il a rencontré un serrurier pour lui demander s’il était possible que la porte de la rue Henri Bergé, dont le cylindre était à l’époque bas de gamme, s’ouvre avec une clé qui n’est pas l’originale : quasiment impossible s’il s’agit d’une serrure à cylindre, mais le doute existe avec des clés de ce type dites à gorge. "Il est clair qu’à partir du moment où on travaille avec une serrure à gorge, il y a beaucoup, beaucoup de marques qui travaillent avec une seule gorge, conséquence, il n’y a pas beaucoup de possibilités différentes. Là effectivement dans ce cadre-là, qu’il y ait des clés qui ouvrent différentes portes, c’est tout à fait possible", a expliqué Thierry Van Loo, serrurier spécialiste en sécurisation.
Et la nitroglycérine?
Autre élément à charge comme nous l’avons écrit plus haut, les traces d’explosifs retrouvées sur Yassine Atar. Elles étaient de type nitroglycérine. Notre équipe a donc demandé à un expert d’expliquer quelles sont les causes de contamination possibles. "Les seules sources d’exposition possibles c’est la fabrication d’explosifs, de dynamite, donc normalement c’est professionnel et l’autre source qui est peu fréquente, c’est l’utilisation de nitroglycérine sous forme de spray ou de comprimés qu’on met sous la langue dans les cas de crise aigüe d’angine de poitrine, donc ce sont des patients qui sont coronariens", a expliqué Alfred Bernard, professeur de toxicologie à l’UCL.
À l’heure actuelle, la défense de Yassine Atar n’a pas souhaité commenter ces différents éléments. Quant à son frère Oussama Atar, considéré par certains comme le cerveau des attentats de Bruxelles, il est toujours en fuite.
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