Nous sommes retournés à Anderlecht, là où Michel Lelièvre s'est fait agresser à son domicile mercredi soir. Aujourd'hui, c'est tout un quartier qui s'étonne de la présence de l'ancien complice de Marc Dutroux. D'après son avocat, l'ancien détenu redoutait ce genre de situation.
Une seule photo a fuité après l'agression de Michel Lelièvre à Anderlecht mercredi soir. On le voit assis sur le trottoir. Quelques minutes plus tard, il était emmené à l'hôpital en ambulance. "Ne le rapportez pas s’il vous plait. On n’en veut pas", peut-on entendre sur la vidéo montrant l'ambulance s'éloigner.
On a eu deux jours de peur, de panique
Aujourd’hui, dans le quartier d’Anderlecht où se sont déroulés les faits, difficile de ne pas en parler. Nous rencontrons une voisine. "On a eu deux jours de peur, de panique. On est revenu en arrière en fait. On a eu peur à cette époque-là, maintenant on est revenu dans cette époque-là. Les enfants ont eu peur", confie la mère de famille, encore très marquée.
Il aurait été reconnu par un ancien détenu
Dans les rues, plusieurs habitants s’expriment, mais tous hors caméra. Ici, il y a de nombreuses écoles, une salle de sport… Une inquiétude liée directement à la présence de Michel Lelièvre s'est développée. "Il y a beaucoup de choses où les enfants vont à pied. Ça fait 30 ans qu'on est ici et nos enfants n'ont jamais rien eu. Ça, ça ne doit pas traîner dans la rue. Que ce soit pour moi ou pour les autres. Il faut le mettre dans un centre, c'est fini", réagit encore notre témoin.
Selon nos informations, Michel Lelièvre a été reconnu en début de semaine par un ancien détenu. L’homme l’a vu en prison. Pour son avocate, cette agression n’est pas tolérable. "Une partie de l'opinion publique semble penser qu'ils peuvent se substituer à la justice. Et ça, c'est très très malheureux dans un état de droit. Je crois qu'il faut rappeler que Michel Lelièvre a été condamné à 25 ans d'emprisonnement par un jury populaire. Il n'a pas été condamné à perpétuité, mais à 25 ans", explique Benjamine Bovy.
Il n'est pas question, comme j'ai pu l'entendre, de révoquer sa libération conditionnelle
Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête mais ne fait aucun commentaire. Michel Lelièvre a été relogé. "Il y a un nouvel hébergement qui est mis en place, on va trouver une autre solution d'hébergement. Il n'est pas question, comme j'ai pu l'entendre, de révoquer sa libération conditionnelle. Tout le monde est d'accord pour dire qu'il n'a commis aucune faute et qu'il respecte scrupuleusement toutes les conditions qui ont été adjointes à sa libération", précise maître Bovy.
En Belgique, la loi ne prévoit aucune protection particulière à un ancien détenu.
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