On apprenait la libération conditionnelle de Michel Lelièvre, ce lundi. Il s'agit d'une procédure qui n’étonne pas les professionnels de la justice. Elle permet d'ailleurs d'avoir un meilleur contrôle sur le détenu après sa sortie.
Michel Lelièvre a bénéficié d'une liberté conditionnelle : ce lundi 2 décembre, il est sorti de prison. Quel est le fonctionnement de cette procédure, et permet-elle de diminuer le risque de récidive à la sortie de prison ?
Maître Laura Danneau prépare un dossier qui sera bientôt présenté devant le tribunal d’application des peines afin d’obtenir sous conditions la libération d’un client arrivé au tiers de sa condamnation. "Le travail est toujours le même", explique-t-elle au micro de Benjamin Samyn et Samuel Lerate. "Il s'agit de vérifier dans le dossier quels sont les avis du directeur de la prison et l'avis du ministère public. Et on se rend tout de suite compte des failles du dossier, et on essaie de manière générale de mettre en place un plan de ce qu'il manque dans le dossier pour qu'il puisse aboutir."
Nos journalistes ont rencontré plusieurs avocats pénalistes qui gèrent quotidiennement des demandes de libérations conditionnelles. Ils précisent que cette décision implique un suivi de la justice. "Il y a beaucoup de conditions à respecter et puis il y a un contrôle qui se fait aussi de façon assez importante et vous avez des comptes à rendre je dirais tous les mots tous les deux mois avec un assistant de justice", expose maître Michael Donatangelo, avocat pénaliste.
"Il me paraît impératif qu'il y ait un suivi qui soit réalisé et surtout de pouvoir un peu contrôler l'endroit où se situe la personne, quel type de personne elle fréquente, etc. pour éviter le risque de récidive", confirme maître Jean-Philippe Mayence.
En réalité, la justice peut contrôler le détenu libéré conditionnellement pendant 5 années. Et cela dépasse parfois le temps de détention du condamné s’il avait été jusqu’au bout de sa peine. Le plan de réinsertion sociale est en ligne de mire du processus. "On examine aussi le comportement de la personne au moment où elle passe devant le tribunal d'application des peines", assure maître Fabrice Guttadauria. "On vérifie aussi s'il fait preuve d'empathie à l'égard de ses victimes."
Selon maître Fabian Lauvaux, "beaucoup obtiennent cette libération conditionnelle et beaucoup obtiennent également avant cela le bénéfice de la surveillance électronique". "C'est ce qui se fait, et je crois d'ailleurs qu'au plan statistique c'est en principe ce qui est fait de mieux pour lutter contre la récidive, normalement."
La libération conditionnelle est le cœur du système pénal en Belgique pour préparer le détenu au retour dans la société. "Il faut que la peine ait un caractère qui soit éducatif", conclue maître Etienne Gras. "Il faut qu' on fasse en sorte qu'il n'y ait pas de récidive, que la personne ait compris la leçon, qu'elle soit prête à sortir de prison. Sinon, ça ne sert à rien d'enfermer les gens, et puis à un moment donné leur dire : 'Sortez, faites ce que vous voulez'. Ça ne sert strictement à rien."
Selon ces avocats, la libération conditionnelle permet donc un suivi et met tout en place pour tenter d'éviter la récidive.
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