Quatre proches des frères El Bakaroui comparaissent aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. Ils sont accusés d'avoir acheté et fourni des armes aux kamikazes des attentats du 22 mars. Deux d'entre eux sont d'ailleurs poursuivis pour participation aux activités d'un groupe terroriste. Benjamin Samyn et François-Xavier Van Leeuw ont assisté à l'audience pour le RTLINFO 13H.
La sécurité est maximale pour le premier procès qui a un lien avec les attentats français et belge. La connexion est logistique. Plsueiurs mois avant les attentats de paris, Khalid El Bakraoui demande à quatre de ses proches de se procurer des chargeurs de kalachnikov qui sont en vente libre en Belgique.
Selon le ministère public, deux d’entre eux avaient connaissance de l’intention terroriste, ce que conteste la défense. "Je pense qu’au vu des éléments du dossier, mon client évidemment n’était pas au courant, sinon il ne l’aurait jamais fait, il n’aurait pas utilisé sa voiture pour aller acheter ces chargeurs avec sa plaque d’immatriculation, il n’aurait pas communiqué avec son abonnement. Je pense qu’il n’était pas au courant. Il était, c’est vrai, l’ami de monsieur El Bakraoui, mais je pense quasi qu’il s’est senti, comme beaucoup de Belges, beaucoup de musulmans et beaucoup de ses amis, trahi par monsieur El Bakraoui", explique Mathieu Turbang, avocat de Mohamed B.
Mohamed B. explique "Si j’ai fait cela, c’est pour rendre service à Khalid El Bakraoui et contre un peu d’argent". C’est l’armurier inquiet par des achats multiples de chargeurs en juillet et août 2015 qui dénonce le comportement suspect. Quelques semaines plus tard, le nom du futur kamikaze du métro Maelbeek apparaît dans l’enquête. Mais cela n’a pas suffi à changer l’histoire.
Il y a eu certainement des choses, je ne sais pas ce qu’il s’est passé, la mécanique n’était pas très huilée, mais il était clair que monsieur El Bakraoui avait été interrogé par les policiers fin 2015et fin 2015, il est remis en liberté, explique Abdelhadi Amrani, avocat de Aboubaker O.
Il disparait alors des radars. Après les attentats de Paris, le dossier lié à l’achat des chargeurs, que nous avons consulté, est clair quant à Khalid El Bakraoui: "Il aurait tenu un rôle important de logisticien lors des attentats de Paris. Depuis lors, celui-ci a disparu et est en fuite. Il semblerait que les chargeurs lui étaient destinés".
Durant l’audience, la présidente du tribunal se fâche contre les suspects: "vous connaissiez le passé de braqueur de Khalid El Bakraoui, vous lui avez quand même fourni ces chargeurs, où est donc passé votre sens moral ?"
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