Un homme suspecté d'une double tentative d'assassinat qui se trouvait en détention préventive, a été libéré le 30 décembre par la chambre des mises en accusation d'Anvers parce que le rapport du psychiatre judiciaire ne figurait pas dans son dossier.
L'expert, désigné en juin, a refusé de donner la priorité à ce rapport pour protester contre le fait que le SPF Justice lui doit encore plus de 110.000 euros d'arriérés. C'est la cour d'appel qui a révélé l'information dans un communiqué.
"Je donne tout à fait raison à cet expert de ne plus donner la priorité à ses missions judiciaires"
D'après le psychiatre concerné, le SPF Justice lui devait encore 162.000 euros d'honoraires à la fin de l'année dernière. "Après plusieurs interventions auprès du cabinet du ministre, on lui a promis le versement de 74.000 euros d'ici à fin novembre. Or, seuls 50.000 euros ont été payés dans le courant du mois de décembre. Dans ces circonstances, je donne tout à fait raison à cet expert de ne plus donner la priorité à ses missions judiciaires", commente Bruno Luyten, le premier président de la cour d'appel d'Anvers.
L'inculpé est libéré sous strictes conditions
Faute de rapport psychiatrique, la chambre des mises en accusation a considéré que la détention préventive de l'inculpé ne pouvait pas être prolongée. L'homme a été libéré sous strictes conditions. Le 17 novembre 2014, le ministre de la Justice avait affirmé explicitement que la justice devait donner l'exemple en honorant ses factures à temps, rappelle Bruno Luyten. "On ne peut pas exclure que les arriérés de longue date dans le paiement des experts judiciaires créent encore des problèmes à l'avenir", prévient-il.
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