Nos confrères de BFMTV ont pu se procurer les premières images de la cavale de Salah Abdeslam. On y voit l’ennemi public n°1 dans une station-service à la frontière franco-belge
C’est une certitude, Salah Abdeslam a changé de physionomie après les attentats de Paris afin de ne pas être reconnu. On découvre aujourd’hui les premières images de sa cavale, captée par une caméra de vidéosurveillance.
L’air décontracté
Nos confrères de BFMTV ont obtenu ces images de l’exfiltration de Salah Abdeslam vers Belgique. Captées par les caméras de surveillance d’une station-service à la frontière franco-belge, on y voit le criminel le plus recherché d’Europe l’air détendu, les mains dans les poches. Il est accompagné de deux complices : Mohammed Amri et Hamza Attou. Les deux hommes sont venus le chercher à Paris dans la nuit.
Sans cacher son visage
Le 14 novembre à 9h45, la Golf s’arrête pour faire le plein dans une station-service frontalière. Sur les images, on voit Mohammed Amri faire le plein pendant que Salah Abdeslam et Hamza Attou entrent dans la station –service. A ce moment, le trio a déjà passé plusieurs contrôles de police. Le nom de Salah n’est pas encore lié aux attaques perpétrées à Paris quelques heures plus tôt. Il sait donc qu’il n’est pas recherché et se promène sans même chercher à cacher son visage.
Depuis, plus de traces de Salah
Peu avant 10h, les trois hommes reprennent la direction de Bruxelles. On sait depuis que le véhicule a déposé Salah Abdeslam dans la commune de Laeken. Depuis, il n’a plus donné signe de vie. Mohammed Amri et Hamza Attou ont eux été interpellés le lendemain. Ils ont été mis en examen pour participation aux activités d’un groupe terroriste et assassinats terroristes. Deux mois après les attentats parisiens du 13 novembre, l'enquête se concentre plus que jamais en Belgique, quatre hommes traqués par les polices européennes dont Salah Abdeslam sont insaisissables et trois des kamikazes restent à identifier. Salah Abdeslam, 26 ans, soupçonné d'avoir eu au moins un rôle-clé de logisticien, s'est évaporé dans la nature depuis son exfiltration de Paris. "Nous ne savons pas où il est", sinon "nous aurions été le récupérer", a déclaré dimanche le ministre français de l'Intérieur Bernard Cazeneuve.
Mohammed Abrini reste, lui aussi, introuvable
Soupçonné d'avoir aussi eu un rôle de premier plan, Mohamed Abrini, autre Belgo-Marocain vu en compagnie d'Abdeslam deux jours avant et sans doute la veille des tueries, fait également l'objet d'un mandat d'arrêt international. Les enquêteurs recherchent en outre deux hommes contrôlés début septembre en Autriche avec Abdeslam, en possession de faux papiers aux noms de Samir Bouzid et Soufiane Kayal. Le premier semble avoir donné depuis la Belgique des instructions à Hasna Aïtboulahcen et lui a fait parvenir 750 euros pour aider son cousin Abaaoud dans sa cavale. Le second aurait loué une des planques belges. Ces quatre hommes ont-ils gagné la Syrie? Aucun élément ne vient étayer cette hypothèse à ce stade.
La Belgique, base arrière
Trois ceintures qui auraient pu servir à transporter des explosifs et des traces de TATP ont été retrouvées dans un appartement loué sous une fausse identité à Bruxelles, confortant le scénario selon lequel les attentats qui ont fait 130 morts et des centaines de blessés ont été préparés dans la capitale belge. Une empreinte de Salah Abdeslam y a été retrouvée. S'y est-il caché pendant sa fuite? Dix hommes ont été inculpés en Belgique, dont neuf sont en détention provisoire, suspectés pour certains d'avoir aidé Abdeslam dans sa cavale. Le Belge Ahmad Dahmani, soupçonné d'avoir participé aux repérages des cibles, est toujours incarcéré en Turquie.
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