Le 14 juin dernier, la police est appelée pour intervenir sur un différend familial dans un quartier de Les Bons Villers, une commune du Hainaut. Une fusillade éclate entre le suspect, un sexagénaire qui se prénomme José, et un jeune policier. Les deux hommes sont grièvement blessés. L'agent quitte l’hôpital après une semaine. L'autre protagoniste a aujourd’hui encore besoin de soins et il gardera de lourdes séquelles à vie.
Malgré la gravité des faits, sa défense vient d’obtenir un allègement de sa détention : il bénéficie depuis mercredi de la surveillance électronique.
Qui a tiré le premier ?
L’affaire avait provoqué l’émoi dans le milieu policier, un mouvement de grogne spontané avait d’ailleurs eu lieu peu de temps après cet événement violent.
Mais des zones d’ombre demeurent concernant les circonstances de cette fusillade, avec une question principale: qui a tiré le premier ?
La défense de José, tenue par Maître Fabian Lauvaux, assure que c’est le policier qui a fait feu le premier et que le suspect a riposté par réflexe. Il souligne qu'il pourrait s’agir d’une intervention précipitée de la part de l'agent qui a suivi la fille du suspect qui forçait le périmètre de sécurité. Et qu'il est donc probable que dans la précipitation le premier tir ait été donné par l’agent sans même tenter d’instaurer un dialogue avec le forcené.
Une plainte avec constitution de partie civile avait d’ailleurs été déposée à l’encontre de l’agent par José et son avocat pour tentative de meurtre. Notons que le sexagénaire est inculpé pour le même motif.
La version de la défense qui n'est pas partagé par le Parquet de Charleroi qui souligne d'ailleurs la gravité de la menace lors de ce Fort Chabrol et le fait que l'arme était détenue illégalement.
Obtention d’un bracelet électronique
Depuis les faits José était détenu tout en étant soigné au Centre Médico-Chirurgical de la prison de Saint-Gilles. La Chambre du Conseil de Charleroi a décidé mercredi de lui accorder un bracelet électronique pour qu’il continue sa détention à domicile.
Son avocat, Fabian Lauvaux, précise que son état nécessite encore des soins: "Mon client a été touché dans le thorax et il reste dans une situation médicale très délicate. Il a désormais besoin d’une surveillance permanente et de l’aide d’une infirmière de manière quotidienne. Ces soins seront réalisés à son domicile et non plus à la prison ce qui est une bonne chose. Concernant l’enquête, elle est toujours en cours."
Si les conditions de détention du suspect sont allégées car il reste à domicile, il est toujours inculpé pour tentative de meurtre et il risque de se retrouver devant le tribunal correctionnel où il sera jugé.
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